• Bonjour ! Je ne sais pas s'il reste encore du monde par ici. Si oui, vous pouvez faire un petit signe. Pour ma part, il y a sans doute plein de choses à raconter mais j'ai surtout envie de vous parler de mon roman. Eh oui, j'ai enfin réussi à en écrire un, un vrai de vrai avec plein de pages et tout.

    Vous le trouverez, si ça vous intéresse de le lire, sur amazon ICI ou en me contactant directement sur mon adresse mail : bealdgb@orange.fr.

    C'est un roman policier qui a beaucoup de succès, même lorsque des gens que je ne connais pas le lisent ! Alors n'hésitez pas et si ça vous dit, postez ensuite votre avis sur le même site ou bien ici !

    Roman policier


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  • On n'oublie pas. Le traumatisme est là. Hier, j'ai entendu dans une série que lorsque l'annonce du cancer était faite, on basculait dans l'après, un après qui ne serait plus jamais pareil. Je suis partie ce matin du 18 juin pour faire des examens. C'était encore l'avant. Et vers 11 h, j'ai basculé dans l'après. 

    Aujourd'hui, je vais bien. Je n'ai pas eu de traitement. Mon 2e rein fonctionne moyennement mais ça suffit. Sauf qu'à cause de lui, on ne peut pas faire de scanner avec produit de contraste et donc on garde le doute : et si des cellules cancéreuses étaient parties se promener ailleurs ? Et si un autre cancer était en train de se développer ? Et si tout allait bien ?

    Quelquefois, je me dis que ça a été trop "rapide". 2 mois. On surveille maintenant tous les 3 mois et on surveillera pendant 10 ans. J'espère qu'on ne trouvera rien. Je vis normalement, hormis cette épée de Damoclès. 

    Je profite de chaque instant. Même des conneries de la vie. Je marche, je regarde la nature. Beaucoup de choses me passent au-dessus désormais. Je ne me prends plus la tête pour des bêtises. Je suis angoissée par moments. Je me sens forte à d'autres moments. Parfois, je me dis que je suis sûre d'avoir vaincu ce machin. D'autres fois, je me dis qu'il est là, qu'il se planque et qu'il attend son heure. Qu'à un moment, on m'annoncera qu'il est revenu. J'aimerais qu'on me dise que je suis tranquille mais je sais que ça n'arrivera pas. 

    Chaque réaction de mes médecins me rassure ou m'effraie, selon. Chaque nouvelle analyse, pareil. La dernière fois, le chirurgien a écrit, au sujet du scanner "excellente nouvelle" alors, je m'accroche à ça même si juste après il a précisé qu'on ne sait jamais, qu'il y a peut-être une saloperie microscopique qui est en train de se développer en douce. 

    J'ai malgré tout plus de hauts que de bas et je me dis que dans l'ensemble, pour le moment, j'ai eu de la chance. 


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  • Les résultats n'étaient pas aussi bons que j'avais commencé à espérer. Il reste au moins un ganglion cancéreux qu'il faudra traiter. Et espérer que rien d'autre n'aura été touché. Prise de sang, scanner. Stress. A chaque fois, on va vers le pire. 

    La nuit je dors bien grâce aux anxiolytiques. Je vais tout faire, tout mettre en oeuvre pour aller mieux. Il le faut. Est-ce que ce sera possible ? Oui; D'autres l'ont fait. Est-ce que ça tiendra ? Un certain temps. Peut-être un temps certain. 

    Je n'avais pas imaginé ma vie comme ça. Je me voyais déjà centenaire. L'avantage, c'est que pour la retraite, je ne vais pas trop m'inquiéter ! J'ai 50 ans. Ce type de saloperie peut me laisser 20 ans si j'ai du bol. Remarquez, en 20 ans, on fait des progrès énormes en matière médicale alors, sait-on jamais.

    Quand j'irai bien, j'aimerais faire des trucs sympa et vivre autrement. Le ferai-je ? Tous les 3 mois, on vérifiera que la saloperie n'est pas de retour. Ou ne s'est pas plantée ailleurs pour voir si l'herbe y est plus verte. Une fois que je connaîtrai les traitements, je m'y tiendrai. Et j'espérerai encore.

    Pour le moment, je vais bien. C'est terrible de se dire que dans quelques semaines, pour aller mieux, ce ne sera plus le cas. 

    Les idées vont et viennent dans ma tête, se fracassent contre des certitudes que j'avais. Parfois, j'ai encore du mal à y croire. Et finalement, chaque matin, je me réveille en me disant "j'ai un cancer". 

    Hier, je suis retournée là où mon père aimait aller. Une sorte de pèlerinage. La nature a repris ses droits sur pas mal d'endroits que nous fréquentions. Je ne sais pas si les morts peuvent nous aider, ou s'ils le souhaitent mais j'aimerais bien. Je me suis dit que son âme ne devrait pas être loin de là. Ce serait plus facile ! Et puis si je dois le retrouver, enfin, le rejoindre plutôt, j'aimerais qu'il soit là parce que c'est joli. Il n'y a pas grand monde. On sera tranquilles. On pourra parler. J'étais seule, je lui parlais mais si ça se trouve, il a encore trouvé un bistrot au paradis et il n'a rien entendu. 


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  • C'est bizarre une vie entre parenthèses. C'est ce que je vis depuis le 18 juin. Depuis que ce docteur est entré dans la chambre de la clinique en disant "vous avez un cancer rénal". Après le choc, le traumatisme, l'idée de mourir comme C. Jérôme, il y a eu l'opération le 9 juillet. Je n'ai plus qu'un seul rein. Sera-t-il capable de bosser pour deux ? On ne sait pas. On espère. Je n'ai pas eu les résultats de la biopsie, l'ana path comme ils disent. Je l'aurai mardi, le 11. 3 possibilités : c'était bien cancéreux au niveau du rein et on a bien fait de l'enlever mais les ganglions étaient juste inflammatoires, tout était atteint et il reste un ganglion qu'il faudra traiter je ne sais pas comment, soit c'était juste une inflammation du rein qui a provoqué des ganglions. Parce que mon kyste de 15 ans, pourquoi il se serait transformé ?

    Donc, après le 11, soit le reprends ma vie presque pareil qu'avant et j'essaie de gérer cet épisode dans ma tête. Soit il se passe autre chose et je repars pour une nouvelle parenthèse. 

     


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  • Comment tu réagirais si tu apprenais que tu vas rester en fauteuil roulant tout ta vie ? Que tu as un cancer ? Que tu souffres d'une maladie incurable (il y en a tellement, qu'on ne va pas faire la liste) ? Ou juste une maladie douloureuse ? Souvent, on a une réponse toute faite. Certains, les plus forts peut-être, disent qu'ils se battraient jusqu'au bout avec détermination. D'autres, qu'ils seraient abattus sur le moment mais se relèveraient. En fait on n'en sait rien. On parle dans le vide. 

    Je me disais que je n'aurais pas la force de survivre à une terrible nouvelle, que mieux valait disparaître directement. J'ai toujours eu plein de soucis de santé, certains qui auraient fait vaciller plus d'uns, mais jamais de truc grave. Toujours la peur de ce truc grave mais heureusement, jamais !

    Et puis, on t'annonce que tes résultats d'analyse sont mauvais. Tu vas voir sur le net parce que, pour te rassurer, tu ferais n'importe quoi. Tu espères lire "oui, j'avais ça mais en vrai, c'est rien". J'ai trouvé tout et n'importe quoi? Normal. Des choses pas graves, des choses graves. Des gens qui expliquent mal, qui ne sont pas précis et qui n'apportent rien. Alors, j'ai paniqué. Sauf que moi, je panique vite. J'imagine le pire. Déjà, en 1992, quand j'avais la tête qui tournait de temps en temps, j'avais cru que j'avais une tumeur au cerveau. Mon médecin s'était fichu de moi en me disant qu'entre un vertige et une tumeur, il devait y avoir des centaines de trucs. Je m'étais sentie ridicule une fois que j'avais appris que c'était juste un manque de fer !

    Alors, c'est ce que je me suis dit. Il y a sûrement des centaines de trucs. Eh ben non. Il y en avait un. Celui dont je ne voulais jamais entendre le nom, celui que je fuyais bien plus que la peste. Même sur les réseaux sociaux, je ne partageais jamais les messages l'évoquant, au cas où. Un peu comme ce petit singe qui ne voit pas, n'entend pas et ne parle pas. On n'en parle pas, il n'existe pas. 

    Oh, je compatissais, évidemment. Qui ne le ferait pas ? Je compatissais maladroitement, comme tout le monde, un peu, sûrement. 

    Quand on m'a annoncé le verdict, mon monde s'est effondré. Tout mon monde. Plus rien n'était pareil. Je me demandais comment on fait le matin pour se lever en sachant que ça y est, on y est, on est dedans aussi, on fait partie de ceux qui sont touchés. Je me disais toujours qu'ils devaient voir les choses bizarrement après. Leur maison, leurs parents, leurs amis, leurs objets. Tout. Comme si l'annonce de cette maladie modifiait tout. Ou plutôt la vision qu'on avait. J'avais peur de ce premier matin. De cette première journée. Des premiers mots à dire. Banalités ? Pas banalités ? Silence ? Quoi ?

    Je me disais "et demain matin, qui je vais être ?" Oui, une sorte d'autre chose. Une sorte de moi parallèle, encore vivante mais pas pour longtemps peut-être. Même encore maintenant, après 15 jours, je regarde mes choses et elles ne sont plus à moi. Ou je ne suis plus moi. Je suis extérieures à elles. A part certains rituels dont j'ai un besoin incroyable : mes séries, mon ordi, mes jeux, mon téléphone, mon chat sur mes jambes (et pas ailleurs), le thé que ma mère me prépare le matin. C'était ma vie, ça le reste un peu. 

    Il paraît que j'ai de la "chance" dans mon malheur parce que celui dont on doit taire le nom n'est pas agressif. On va me l'enlever. Surveiller. Et je vivrai. Oui, je l'espère et la plupart du temps je le crois. Sauf quand il s'agit d'acheter de nouvelles chaussures ou un truc sympa. Je fais des économies remarquez ! 

    J'aurais pu me terrer dans un trou et ne plus parler à personne. J'en ai eu envie. Mon lit allait devenir mon compagnon jusqu'à l'opération. Personne ne saurait. Parler ? Mais de quoi ? Pour dire quoi ? Que j'allais m'en sortir ? Oui, sans doute mais on n'en sait rien. Il y a 15 jours, je ne savais pas. Rien. Plus rien. Apprivoiser la nouvelle prend du temps. De l'énergie. Je ne me sentais pas capable d'avoir cette énergie seule. Alors j'ai parlé. Ecouter les autres fait du bien, finalement. On s'accroche à chacun des petits mots qui donnent de l'espoir. Le moindre petit mot. Et on sombre au moindre mot négatif aussi. Comme la boule de flipper : elle rebondit sur les mots positifs et elle s'écrase quand c'est négatif. 

    On n'a pas envie d'en parler et en même temps c'est obsessionnel. Je n'ai pas envie de mourir mais j'ai peur. D'autres ont eu pire que moi, certainement. D'autres sont morts d'ailleurs. Les mots sont importants, capitaux même. Ils sont des petites bouées, des petites remise à flots, remise à soi : regarde, tu existes, tu es là, les gens te parlent, ils t'aiment. Ils sont sous le choc comme je l'ai été des dizaines de fois mais même s'ils sont maladroits, je m'en fous. Ils sont là ! Leurs mots sont là. Ils calment mon esprit dézingué. 

    Je suis sûre que des gens qui ont vécu des choses bien pires ont réagi bien mieux et je les admire ! Je n'en suis pas jalouse. Je les admire. J'y arriverai peut-être après aussi. Mais peut-être qu'on ne se souviendra que de ma faiblesse. Disons que pour le moment, je fais de mon mieux et que c'est déjà pas si mal, je trouve ! (un compliment, oui, ça ne fait pas de mal)

    Il paraît que c'est dans des moments comme ça qu'on reconnaît ses vrais amis. Un simple :"on pense à toi", "on est avec toi", ça suffit en fait. Pas la peine de longs discours.  Je ne suis plus avec moi alors si d'autres peuvent l'être, ils recolleront peut-être les morceaux que j'ai perdus en cours de route. Ceux qui m'accompagnent dans les bons et les mauvais moments depuis des années seront là, je l'espère. Je veux le croire et surtout, je veux me dire que si l'un des morceaux de moi que je ne reconnais plus trop, fait une connerie, se plante, oublie, rate, zappe, ces gens que j'aime et qui m'ont accompagnée depuis longtemps ne m'en voudront pas (sauf si je leur fais du mal mais j'ai autre chose à penser, hein !). Comment peut-on espérer de quelqu'un qui vient de se prendre la pire des claques de sa vie et qui se retrouve en mille morceaux puisse agir parfaitement ? Logiquement ? Intelligemment ? Comment peut-on s'imaginer que cette nouvelle n'a rien bouleversé du tout ? Et, pire que tout, comment peut-on imaginer ne pas pardonner à quelqu'un qui n'est plus qu'une boule de peur ? Il faut être forte sans doute. Ou bien ne pas trop déranger. Mais, j'ai failli ne plus déranger personne, du tout ! Est-ce que ça aurait été mieux ?

    Même si j'ai tort, même si dans 15 jours les choses seront calmées (elles le sont déjà un peu, par moments), j'ai explosé en vol ! Explosé. Je suis disloquée, brisée. Je grappille par ci par là des morceaux de ce que j'étais, de ce qui était bien en me disant que ce sera bien à nouveau. Après avoir appris la nouvelle, j'aurais pu sauter du pont, fracasser ma voiture, faire je ne sais quoi. Stupide ? Oui, car si je m'en sors, ça aurait été con. Ça m'a traversé l'esprit. Cet esprit déconstruit brutalement comme les Tours Jumelles le 11 septembre. Et puis, j'ai ramassé quelques morceaux et je continue à le faire. Avec vous tous qui êtes là !

    Selon le résultat final, selon plein de choses, il est possible que je ne redevienne pas tout à fait moi. Certains trouveront que ce n'est pas plus mal ! J'espère juste que je trouverai encore des gens pour m'aider à reconstruire mon puzzle, ou un autre, sans se dire que je suis une chochotte qui chouine pour pas grand chose. Une explosion, ça fait mal. Je ne suis pas aussi forte que je le croyais sans doute. L'ai-je cru même ? Il y a des gens à qui je tiens et avec qui j'ai envie de faire plein de choses encore. Quand tout ira mieux, quand tout sera derrière moi.

    Autour de moi, il y aura eu vos mots, rassurants quels qu'ils soient. J'ai besoin de vous, tous, même les plus discrets, même ceux qui me diront un simple "bonne chance, tout ira bien". Mais je ne serai peut-être pas à la hauteur, ou pas tout le temps. Je ne pourrai pas penser à tout le monde pendant que j'essaie de reconstruire mon monde à moi, celui que je veux retrouver très très vite avec vous tous dedans. Je déteste quand les choses changent. J'ai besoin de stabilité. Ma mère, mes amis et mes collègues sont ma stabilité. Je suis déstabilisée et je sais que la plupart des gens sauront le comprendre et ne m'en voudront pas. 

    Je vous tiens au courant dès que possible. 


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