• les-profs.jpgQuand j'étais jeune, à l'école, si ma mère avait vu que dans mes cahiers il n'y avait que des bouts de phrases, des mots par-ci par-là, des gros blancs, des ratures, des fautes d'orthographe par centaines, elle m'aurait demandé ce que je faisais en cours au lieu de copier correctement ce que les profs écrivaient au tableau... L'autre jour, lors de la réunion parents-profs de début d'année, celle où chacun montre sa tête afin que les parents sachent à quel "monstre" leurs enfants ont affaire, une mère me demande pourquoi je n'écrivais pas correctement le cours au tableau... que le cahier de son fils c'était du grand n'importe quoi... Juste avant, je venais d'expliquer à ces braves gens que leurs gamins avaient une attitude très laxiste face au travail et que recopier la leçon au tableau n'était pas une évidence pour eux... Le sous-entendu c'était que moi, le prof, j'écrivais n'importe quoi et que donc son pauvre chéri ne faisait que subir cette incompétence notoire... Comment n'a-t-elle pas eu l'idée toute seule que c'est simplement parce qu'il avait la flemme de copier réellement ce que j'écrivais ???

     

    Pourquoi cet a priori quasi systématique du prof qui a forcément tort ? Oui, quelquefois, certainement, comme tout le monde... mais on a tous été élèves et on a tous essayé, un jour ou l'autre, de tromper nos parents en mettant tout sur le dos du prof : "il n'a pas dit, il a mal écrit, il a oublié, il ne m'aime pas, toute la classe a raté, le prof avait mal expliqué, il met des notes au pif... ". On ne manquait pas d'imagination pour convaincre nos parents de notre bonne foi lors d'une punition ou d'une sale note et c'est normal, ça ! On était des gamins et quand on est gamin, on raconte des bobards pour éviter de se faire engueuler... Que celui qui n'a jamais menti une seule fois dans sa scolarité me jette la première pierre !!! Je pense qu'on l'a tous fait et je suppose qu'on n'a pas été systématiquement crus par nos parents... D'ailleurs, à l'époque, même quand on disait la vérité, les parents voulaient aussi entendre la version du prof parce que c'était celle qu'ils pensaient la plus juste... Autre temps, autres moeurs, comme on dit...C'était pas toujours mieux non plus parce qu'il y a eu certains excès, évidemment.

     

    Alors, oui, c'est fatiguant à la longue ce discrédit permanent... Les profs ne sont pas parfaits, loin de là mais, quand même, on est nombreux à faire notre boulot sérieusement, à essayer de mettre en valeur nos élèves, à mettre en oeuvre des tactiques pour les intéresser et les faire réussir mais, régulièrement, on nous soupçonne de faire exactement l'inverse, comme si on passait nos journées à cogiter aux façons de nuire aux élèves (ou aux parents)... Possible que les gens aient été traumatisés par des profs cons et injustes... mais, on en est tous là, on en a tous connus et on aurait tous des souvenirs gratinés à raconter à ce sujet pourtant ce n'est pas pour ça que tous les profs sont cons et injustes... Et des fois,  sans attendre des compliments pour autant, on aimerait juste ne pas être suspectés de "mal faire"...


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  • Ah la la, certains lapsus sont fatals et bien sûr révélateurs... Je vous propose une bonne tranche de rire avec notre Rachida qui a l'esprit bien préoccupé par autre chose que l'inflation, visiblement... C'est vrai quoi, "Inflation" et "fellation" ça se ressemble, ça finit par "tion"... mais vu que c'était, selon elle, quasi nul, sans doute a-t-elle négligé quelques finitions au point d'être encore sous le coup de l'émotion :

     

     

    Je ne sais pas si cette vidéo va longtemps rester publique alors, profitez-en !!!


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  • Quand on y réfléchit (attention, ça fait peur, éloignez les âmes sensibles de cet écran, s'il vous plaît !) un prof peut, en théorie, faire 58 rentrées scolaires... bientôt 68 si ça continue et si un jour on part à la retraite vers 70 ans... Mais, en gros, un prof va stresser 58 fois avant de rentrer en cours... Ben oui, l'école, souvent ça commence à 2 ans... et la retraite c'est 60 ans. Je suis un cas un peu particulier parce que j'ai commencé l'école vers 5 ans seulement... Et encore, plutôt à 6, au moment de l'entrée en CP.

     

    Ma mère avait déjà retardé jusqu'à 4 ans mon entrée dans le système scolaire... et puis, les gens lui ont dit qu'il était temps, largement, d'autant plus que j'étais fille unique donc sociabilité tout ça, tout ça... Tu parles de sociabilité ! Je ne sais pas si j'étais sociable mais en tout cas les autres gamins ne l'étaient pas avec moi ! Donc, j'étais finalement malade 5 jours sur 7 et je n'allais pas à l'école... En plus, je disais que je ne voyais pas l'intérêt d'y aller vu qu'on ne faisait que dessiner, faire de la pâte à modeler ou coller des coquillages sur des cartons colorés, chanter des chansons cucul ou écouter des histoires et que ça, je pouvais très bien le faire chez moi...tranquillement et à l'abri !

     

    Je me souviens surtout de grosses frayeurs le soir... en particulier l'hiver, lorsque la nuit tombe vers 17h... et on finissait justement à 17h... Ma mère ne traînait jamais pour venir me chercher mais, je ne supportais pas de voir un seul autre enfant partir avant moi... Voir le soir tomber alors que j'étais à l'école c'était horrible... Je me souviens encore de ce sentiment d'abandon que j'éprouvais... Cette peur que jamais personne ne vienne me chercher et que je sois obligée de rester avec la maîtresse qui me faisait peur parce qu'elle tapait tout le temps avec sa règle sur le bureau...

     

    Dans la cour, aux récréations, je restais avec celles qu'on appelait les "dames de service", celles qui aidaient les instits dans la journée pour nettoyer les classes, surveiller la cour et sans doute d'autres choses encore... J'étais scotchée à leur blouse et pas question de les lâcher... Ma mère les connaissait en dehors de l'école donc, elles étaient un lien entre elle et moi que je devais conserver tout le temps sous les yeux... je me disais que si elle ne venait pas me chercher pour une raison ou une autre, ces dames-là, qui étaient plutôt gentilles, me ramèneraient peut-être au bercail. Et puis, elles me protégeaient si jamais un gamin osait s'approcher de moi... Les autres enfants étaient pour moi des menaces permanentes et angoissantes. Je ne les aimais pas. Ils ne m'aimaient pas. Je ne les connaissais pas et ils me faisaient trop peur pour oser les approcher... J'entrais à l'école comme on entre dans une salle de torture et dès l'instant où j'étais arrivée dans ce lieu hostile, j'attendais, angoissée, la fin de la journée et ma délivrance lorsque ma mère paraissait pour m'arracher à tout ça et me ramener dans mon univers familier. 

     

    Vous l'aurez compris, mes 2 années de maternelle ont été un cauchemar... j'y allais très peu parce que ma santé ne me le permettait pas mais je me souviens encore de ce sentiment terrible que j'éprouvais lorsque je devais y aller. Il a fallu attendre le CP pour que je découvre enfin l'école de façon agréable... et là, même malade, je tenais à me rendre en classe afin de ne rien louper des cours... j'aimais bien apprendre des choses nouvelles... En plus, comme je n'allais ni en sport ni en récréation à cause de mes problèmes, je restais souvent dans la classe pendant les récrés et j'adorais ça ! Parfois, d'autres enfants restaient avec moi et on discutait tranquillement (imaginez maintenant des gamins de 7 ou 8  ans laissés seuls dans une salle de cours...). Et pendant les heures de sport, j'intégrais d'autres classes, souvent j'allais chez les plus grands, genre les CM1 ouCM2 et alors là, c'était le pied !!! J'essayais de retenir les trucs qu'ils faisaient à ce moment-là afin de m'en souvenir et d'épater la galerie le jour venu !

     

    Et puis, au collège, rebelote, l'enfer à nouveau... et cette impression que je n'étais pas à ma place... j'ai subi sans rien dire, sans rien révéler de ce qui se passait... Mes résultats étaient corrects, c'était ma façon à moi de dire à tous ces cons d'aller se faire foutre... bien piètre consolation mais on fait ce qu'on peut avec les moyens du bord... Mais, je n'en suis pas sortie indemne.

     

    Au lycée et à la fac, c'était plutôt cool à nouveau... Surtout la fac que j'ai adorée !!! Les meilleures années de ma vie, certainement ! La liberté de faire un peu ce qu'on veut... les dernières années de tranquillité... le plaisir de ne plus avoir que des matières qu'on apprécie (ou presque...)Bref, le paradis... que j'ai prolongé jusque très tard puisque j'ai poursuivi des études jusqu'à 27 ans... pas gagné pour la retraite, moi j'vous l'dis ! Donc, vaut mieux pas que je compte les rentrées qu'il me reste à faire, ça risquerait de me décourager !


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  • "J'aime pas l'école"... Voilà comment l'un de mes élèves de 6e s'est présenté jeudi dernier, jour de la rentrée. Evidemment, je n'ai pu m'empêcher de penser à une jeune élève de 6e que j'avais rencontrée lors de ma première rentrée dans ce collège en 2002. Une petite blonde, toute mignonne qui détestait l'école... Elle aimait faire du cheval et rien que ça, disait-elle. Elle redoublait sa 6e. La pauvre... déjà qu'elle n'aimait pas être au collège, en plus on lui avait proposé le redoublement... Oh, je ne dis pas, pour certains c'est utile mais ceux qui détestent les études, à quoi ça sert de les faire rester une année de plus ??? Ils vont déjà subir ces 4 années de collège comme une torture... et en plus, on leur en ajoute une 5e...

     

    Ma petite blonde était dans ce cas... j'avais l'impression que ça ne servirait à rien de la garder une année de plus... et, sur le moment, j'avais peur d'avoir face à moi une tête à claque qui m'en ferait voir des vertes et des pas mûres tout au long de l'année... Elle était du genre schtroumph très grognon, jamais un sourire, un regard sombre et une moue boudeuse qui semblait tout le temps dire "j'aime pas l'école." Et puis, peu à peu ça s'est arrangé. Elle est devenue plus souriante et même motivée... Ses résultats s'étaient un peu améliorés... et elle était plutôt sympa. J'aurais dû la retrouver en début de 4e, dans une classe un peu spéciale où on avait regroupé des gamins qui n'étaient pas faits pour les études... on espérait qu'ils s'épanouiraient en faisant quelques stages et qu'ils trouveraient leur voie ensuite en lycée professionnel... Mon élève blonde aurait pu s'y plaire mais elle n'a jamais intégré cette classe. En tout début d'année, on nous a dit qu'elle était malade mais qu'elle reviendrait bientôt... en principe. Elle n'est pas revenue. Sentiment bizarre que de se dire qu'une enfant de 14 ans était partie comme ça... Elle n'a pas eu le temps de savoir si son redoublement lui avait servi et finalement, qu'est-ce qu'on s'en fout... Elle n'aimait pas l'école, elle non plus.


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  • Il m'a fallu du temps cette semaine pour trouver ma chanson d'espoir mais, je voulais vraiment participer au thème inspiré par Jacques pour la communauté "Musique à Coeur Ouvert"... L'espoir, oui... On en a toujours et heureusement. Parfois, on n'en a peut-être plus ou tout simplement, on ne le voit plus... J'avais perdu celui de participer cette semaine parce que je ne trouvais aucune chanson satisfaisante et puis, là, il y a quelques minutes, d'un coup c'est venu ! Ça s'est imposé à moi comme une évidence... Je ne sais même pas comment parce que c'est une chanson que je n'ai entendue qu'une seule fois... Et là, je me suis dit "Et si je ne la trouve pas sur le net ???" Mais, si, bien sûr qu'elle y est !!! Je vous laisse écouter et m'en dire ce que vous en pensez... Je passe chez vous ce week-end, si vous me le permettez, parce qu'avec la rentrée, c'est un peu chaud là... Allez, je me tais et je vous laisse en très bonne compagnie : Bernard Blier en duo avec Michel Sardou...

     

     

    Et en bonus :

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