• Attendre encore

    Les résultats n'étaient pas aussi bons que j'avais commencé à espérer. Il reste au moins un ganglion cancéreux qu'il faudra traiter. Et espérer que rien d'autre n'aura été touché. Prise de sang, scanner. Stress. A chaque fois, on va vers le pire. 

    La nuit je dors bien grâce aux anxiolytiques. Je vais tout faire, tout mettre en oeuvre pour aller mieux. Il le faut. Est-ce que ce sera possible ? Oui; D'autres l'ont fait. Est-ce que ça tiendra ? Un certain temps. Peut-être un temps certain. 

    Je n'avais pas imaginé ma vie comme ça. Je me voyais déjà centenaire. L'avantage, c'est que pour la retraite, je ne vais pas trop m'inquiéter ! J'ai 50 ans. Ce type de saloperie peut me laisser 20 ans si j'ai du bol. Remarquez, en 20 ans, on fait des progrès énormes en matière médicale alors, sait-on jamais.

    Quand j'irai bien, j'aimerais faire des trucs sympa et vivre autrement. Le ferai-je ? Tous les 3 mois, on vérifiera que la saloperie n'est pas de retour. Ou ne s'est pas plantée ailleurs pour voir si l'herbe y est plus verte. Une fois que je connaîtrai les traitements, je m'y tiendrai. Et j'espérerai encore.

    Pour le moment, je vais bien. C'est terrible de se dire que dans quelques semaines, pour aller mieux, ce ne sera plus le cas. 

    Les idées vont et viennent dans ma tête, se fracassent contre des certitudes que j'avais. Parfois, j'ai encore du mal à y croire. Et finalement, chaque matin, je me réveille en me disant "j'ai un cancer". 

    Hier, je suis retournée là où mon père aimait aller. Une sorte de pèlerinage. La nature a repris ses droits sur pas mal d'endroits que nous fréquentions. Je ne sais pas si les morts peuvent nous aider, ou s'ils le souhaitent mais j'aimerais bien. Je me suis dit que son âme ne devrait pas être loin de là. Ce serait plus facile ! Et puis si je dois le retrouver, enfin, le rejoindre plutôt, j'aimerais qu'il soit là parce que c'est joli. Il n'y a pas grand monde. On sera tranquilles. On pourra parler. J'étais seule, je lui parlais mais si ça se trouve, il a encore trouvé un bistrot au paradis et il n'a rien entendu. 

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  • Commentaires

    1
    Mardi 18 Août 2020 à 22:10

    J'aime beaucoup ta dernière phrase, nos pères doivent se connaitre alors... Pour le reste, tout ce que l'on peut te dire est dérisoire. Amitié, soutien, et courage...Bises

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