• J'aimerais bien savoir qui, sincèrement (si ce mot a encore un sens) reprend le boulot dans la joie et la bonne humeur, le sourire aux lèvres et le coeur léger. Qui ? Combien de personnes cela concerne-t-il ? J'dis ça parce qu'à voir certaines réactions, il faudrait que les profs soient heureux de reprendre. Juste eux. Les autres, c'est normal que ça les déprime et tout ça. Mais les profs, non.

    Il faudrait que nous, les profs, nous soyons joyeux et allez hop, fiesta boum boum à tous les étages ! Pourquoi ? Parce qu'on travaille avec des gamins ? Parce qu'on fait un métier pour lequel on a forcément THE vocation qui tue ? Parce que c'est le "plus beau métier du monde" ? Parce qu'on est payés à rien foutre ? Parce qu'on est en vacances toute l'année (la preuve que non puisqu'on reprend demain !) ? Parce qu'on a un salaire mirobolant (que même les joueurs de foot neuneus nous envient) ?Parce qu'on kiffe l'idée de corriger des copies (remplies de milliards de fautes d'orthographe) ? Parce qu'on aime écrire au tableau (comme le croient les élèves) ? Pour toutes ces raisons peut-être ? 

    Pour fêter ça dignement aujourd'hui, j'ai le choix entre trois options :

    a- ranger mon bureau et danser sur "Happy" de Pharrel Williams, tout en préparant mes affaires de rentrée.

    b- sortir pour une balade au bord de la mer et respirer l'air pur tout en visualisant avec bonheur et sérénitude (sérénité et béatitude) mes futurs projets de l'année avec mes merveilleux élèves.

    c- dormir pour oublier que demain c'est la rentrée (et la voir arriver plus vite mais tant pis). 


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  • Tapis petites voituresQuand j'étais petite, je jouais à ça. Enfin, le mien n'était pas aussi joli. Je le fabriquais moi-même. Avec un marqueur sur des planches de bois. J'avais des petits panneaux de signalisation que j'installais par-ci, par-là et je traçais des routes. Je disposais ensuite les petites maisons que mon père avait montées pour décorer le parcours d'un train électrique qui n'a jamais vu le jour. 

    Une fois que c'était fait, quelques petits personnages venaient jouer le rôle des passants et mes petites voitures pouvaient rouler dans leur mini ville. 

    Déjà j'aimais conduire. Du moins faire semblant. Je ne jouais qu'aux petites voitures ou avec des animaux en plastique, puis avec des playmobils, plus tard. Je me créais tout un univers où la voiture était la reine. Je baignais dans l'univers des voitures puisque mon père travaillait dans un garage. Je suppose que je me disais que c'était une sorte de lien entre lui et moi. Notre passion pour l'automobile. Nous parvenions à nous rejoindre, sans jamais en parler, dans cet univers. 

    Pourtant, il n'a jamais accepté l'idée que je puisse conduire une vraie voiture. Surtout pas la sienne. Au début, je ne voulais pas passer mon permis parce que je me disais que jamais je n'aurais de voiture à moi. Et puis, je l'ai passé. Je l'ai eu, au bout de trois fois... un peu minable sur ce coup-là... Conduire est devenu rapidement essentiel. Une journée où je ne conduis pas n'est pas une bonne journée. J'exagère un peu mais à peine. Et, bizarrement, lorsque je conduis, c'est toujours le seul moment où je me sens "proche" de mon père, comme s'il m'avait légué cette passion, comme si ce lien mystérieux qui nous unissait - le seul sans doute - était un peu là, présent quelque part, à chaque fois que je suis au volant de ma voiture. 

     


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  • Hier, j'avais écrit un long article et surtout poussé un véritable coup de gueule. Le pire depuis que je tiens ce blog, je crois. Je ne l'ai pas posté. Il ne faut jamais faire les choses sur le coup de la colère. Je le garde en réserve, au cas où... Mais je vais quand même dire, plus délicatement sans doute, ce que je disais dans ce texte :

    Il n'y a pas que dans l'érotisme qu'il y a 50 nuances de gris. Dans la vie aussi. Et des les sentiments encore plus. Il n'y a pas le rire et les larmes, le bien et le mal, l'indifférence et l'empathie. Il y a des centaines de façons d'être triste, joyeux, compatissant... Mes joies ne sont pas celles des autres, pas à la même échelle, pas à la même hauteur. Sont-elles moindres pour autant ? Je ne le crois pas. Et il en va de même pour mes peines. Je ne m'émeus sans doute pas des mêmes choses que tout le monde et pas de la même manière. Il m'arrive d'être touchée par un truc qui passe au dessus de la tête des autres et il leur arrive d'être touchés par quelque chose qui ne m'atteint pas. 

    Depuis quand devrais-je être émue "parce qu'il le faut" ? Depuis quand ne devrais-je plus l'être parce que, quelque part, il y a pire ? Depuis quand dois-je me demander si ma joie ou ma peine sont justifiées aux yeux des bien pensants ? Depuis quand doit-on faire semblant d'être blessé par quelque chose qui ne nous touche pas, simplement parce que c'est un sujet à la mode ? Depuis quand doit-on pleurer pour les inconnus davantage que pour nos proches ? Depuis quand n'y-t-il qu'une seule façon d'être, de penser, de s'émouvoir, de s'amuser, de s'énerver, de réfléchir, de vivre ? Qui sont ces donneurs de leçons ? Qu'ont-ils de plus que moi ? Que savent-ils de ma vie ? Et, plus important, que sait-on de leurs véritables émotions à part ce qu'ils veulent bien étaler largement sur les réseaux sociaux ? 

    Tout est question de nuances. On ne contrôle pas nos émotions mais on est quand même encore capable de savoir faire la différence entre les degrés de celles-ci. Ce qui me met hors de moi c'est que les gens ne semblent plus capables de ces nuances. Il faut que tout soit noir ou blanc. Rien d'autre au milieu. 

    Hier, j'avais envie de dire à tous ces gens parfaits d'aller se faire foutre. Et aujourd'hui ? Eh bien après une nuit de sommeil... disons que je n'ai pas changé d'avis. 

     

    ps : ce texte s'adresse à ceux qui viennent un peu trop souvent expliquer pour qui ou pour quoi on a le droit et/ou le devoir de s'émouvoir. Qu'on ne comprenne pas l'émotion de quelqu'un est une chose mais qu'on la juge systématiquement indécente en est une autre... 

     

    ps2 : Il m'arrive aussi, parfois, de ne pas comprendre les choses et de mal les juger (parce que je ne suis pas parfaite) mais, en ce moment, je trouve que les réactions des gens sont disproportionnées dans l'agressivité et l’extrémisme et surtout que trop de gens se posent systématiquement en pères/mères la morale. 


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  • J'ai écrit un petit texte pour un concours de nouvelles. Je vous donne le lien et si le coeur vous en dit, vous pouvez voter pour moi ! Merci d'avance !

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  • Robin WilliamsA l'époque, tout le monde à la fac parlait de ce film, "Le cercle des poètes disparus". Je ne l'avais pas encore vu. Je ne savais pas trop si j'irais le voir ou non. On disait que c'était génial et extrêmement émouvant. Je me souviens même d'avoir lu, dans le journal local, qu'on rembourserait le billet de ceux qui ne verseraient pas leur petite larme à la fin. J'ai donc été intriguée et je suis allée le voir.

    Quel choc ! Quelle révélation ! Ce film, en quelque sorte, nous apprenait que la vie, il faut la vivre, chaque jour, intensément et profiter du jour présent. Le Carpe Diem. Et puis, la poésie, il faut aussi la vivre, la ressentir et pas l'analyser de façon systématique comme on l'enseigne dans les livres de littérature. Non. La littérature se vit et ne s'explique pas. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de ressentir un texte. Il y a notre manière personnelle qui n'est pas celle du voisin.

    Comme dans la vie, on ressent les événements à notre façon qui n'est pas non plus toujours celle du voisin. Et ce ne le sera jamais sans doute parce que le voisin n'est pas nous. Chacun vit, comprend, ressent le monde à sa façon.

    C'est ce qui fait notre richesse mais aussi nos drames. Etre "unique" c'est bien, c'est une belle idée mais parfois, à force d'être unique, on se sent un peu trop seul au monde et on finit par se demander si on a encore notre place dans ce monde où personne, pas même les gens les plus proches de nous, n'est capable d'envisager les choses de notre point de vue. Le jour où l'on constate cette solitude profonde, viscérale et abyssale  on ne peut plus être tout à fait le même... et certains, comme Robin Williams finissent par ne plus supporter ce sentiment.

    Hommage à un grand artiste avec cette scène finale du "Cercle des Poètes Disparus" que nous regarderons désormais d'un autre angle, avec tellement plus d'émotion encore :

     

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