• Les choses étaient plus simples avant, je trouve. Il ne me semble pas qu'on "moralisait" tout comme on le fait aujourd'hui avec cette espèce de supériorité condescendante qui a tendance à se généraliser. A écouter certaines personnes, il ne faudrait plus rien fêter, plus rien faire parce que c'est commercial, parce que c'est cruel envers les animaux (et pourtant j'aime les animaux), parce que c'est religieux, parce que, parce que, parce que... 

    Chez moi, on n'a jamais rien fait de grandiose pour Noël mais on "marquait le coup". Je ne suis pas croyante mais c'est une fête que je trouve "jolie". Plein de couleurs et de lumières partout. Ça change un peu du quotidien gris et terne. Dans un pays laïc, il ne faudrait plus dire Noël mais juste "bonnes fêtes de fin d'année" sauf que, si on y réfléchit, dans ces cas-là, il n'y a qu'une seule fête de fin d'année, c'est le 31 décembre. Donc, pourquoi mettre au pluriel ? Et puis, supprimons les jours fériés catholiques aussi, tant qu'on y est. Je suppose que les moralisateurs trouveraient ça beaucoup moins rigolo lorsqu'on leur annoncerait qu'ils n'ont pas de week-end à rallonge à l'Ascension pour se barrer quelques jours loin de leur train-train quotidien. Ah ben oui, faut penser à ça aussi. Il n'y a pas assez d'armistices à célébrer pour arriver à un compte équivalent de jours fériés laïcs. C'est con. Je sais. Mais j'ai rarement vu les moralisateurs réclamer moins de jours fériés, bizarrement. 

    A force de voir le mal dans toutes nos traditions sous prétexte qu'elles sont chrétiennes, on risque de perdre pas mal de choses, y compris notre identité. Vilain mot, je sais. L'agnostique que je suis n'a jamais été choquée de cela. Nous avons une identité et certaines fêtes comme Noël en font partie.Bien que je n'aie jamais fêté Noël de façon fastueuse,  ça me ramène quelques instants en enfance, lorsqu'on attendait le Père Noël, les cadeaux, tout ça. On mangeait des trucs différents, on avait le droit de veiller plus tard et de regarder des péplums, "Sissi" ou bien"Autant en Emporte le Vent" à la télé. Et puis, renoncer à notre identité, pour nous les Bretons, même pas en rêve... On n'a pas envie d'un monde uniformisé, surtout celui qui consisterait à tout supprimer pour les causes plus ou moins bidon évoquées plus haut. Ce serait d'un triste ! 

    Pourtant, à entendre certains, il ne faudrait plus parler de Noël, ok. Alors, pourquoi parler du Nouvel An ? Chaque année, on se souhaite des trucs qui n'arrivent jamais alors, ça sert à quoi ? A se retrouver entre amis ou en famille. Ah tiens... et si Noël c'était aussi ça l'important ? Si juste pour ça, ça valait le coup ? C'est sûr qu'il y a des gens qui sont seuls mais je ne suis pas persuadée que ce sont eux qui fustigent Noël. Non, ce sont les mêmes qui méprisent plein d'autres trucs parce que, de nos jours, le mépris de certaines "vieilles valeurs" ça fait bien. Ça prouve qu'on est plus intelligent, plus cultivé, plus conscient de la réalité du monde... Bref, mieux. Je sais, on va dire que je suis réac' puisque, là aussi, quand on n'a plus d'arguments, il reste au moins celui-là. A force, il ne veut plus rien dire d'ailleurs... 

    Chacun est libre, il me semble, de fêter ou pas Noël ou le Nouvel An, ou Pâques, ou l'été, le printemps, l'hiver, les cerises, les fleurs, les voitures, les poissons.. tant que l'on n'essaie pas de culpabiliser les autres ou de gâcher leur plaisir. Si demain j'avais quelqu'un dans ma vie, peut-être que j'irai fêter la St Valentin histoire de... Ou pas. C'est une fête qui m'agace un peu en tant que célibataire à perpétuité mais, si ça fait plaisir aux amoureux, why not ?

     

    C'est épuisant tous ces gens qui "savent" mieux, qui "vivent" mieux, qui "comprennent" mieux... Dès qu'on fait quelque chose de sympa, de nos jours, il y a systématiquement un rabat-joie pour venir nous expliquer que c'est mal. Et si c'était juste le fait d'être rabat-joie qui était une plaie dans la société ? Si certains pensent qu'ils vivent mieux que les autres, c'est parfait. La plupart des gens font de leur mieux, c'est tout.

    Même si c'est commercial et artificiel, profitons de quelques jours pour nous faire du bien, pour vivre quelques petits bonheurs sans nous prendre la tête avec des considérations morales ou politiques qui, il faut bien l'admettre, commencent à faire chier, tout simplement. 

    Alors, je vous souhaite un très Joyeux Noël... et puis un joyeux réveillon d'abord. Je pense à ceux qui n'ont pas la chance d'avoir de famille ou qui traversent des moments difficiles. Je leur souhaite de trouver quelque part un petit rayon de lumière. 


    7 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires