• L'autre nuit, j'ai encore fait un rêve bizarre. Vous vous rappelez, la dernière fois c'était ICI. Un truc qui me faisait peur, vraiment au point de me réveiller complètement. Eh ben, mon dernier rêve n'était pas mal non plus ! Et il m'a réveillée aussi. Un instant, j'ai cru que c'était vrai et, si ça l'avait été, ça aurait été horrible ! Mais oui ! Terrible, abominable, atroce ! Je me suis retrouvée assise sur mon lit, priant pour que ce ne soit pas la réalité ! Cette fois, j'ai un parfait souvenir de ce que j'avais perdu... encore une fois, je perdais un truc dans un rêve, c'est pénible ça ! Et quel truc ! Les circonstances de la perte, on s'en tape. C'est ce que j'ai perdu qui importe. Vous n'imaginerez jamais ! Et quand vous saurez, vous comprendrez pourquoi j'étais horrifiée à l'idée d'avoir paumé ça, pourquoi j'étais haletante sur mon lit, presque hagarde ! Vous auriez été comme moi si ça vous était arrivé ! Si, si, même si vous prétendez être détachés des choses bassement matérielles, je suis certaine que vous n'auriez pas pu rester insensibles à ça ! Parce que, si en vrai je possédais ça, même plus j'aurais besoin de travailler... Ou alors à mi-temps histoire de conserver quelques liens sociaux ! Le rêve, quoi. Enfin, le rêve réel... et dans mon rêve, pas réel, de ma nuit, dans mon esprit tordu, je perdais cette occasion unique, vous imaginez le choc ! Non, vous n'imaginez rien parce que je ne vous ai pas encore dit ce que j'avais perdu... Il s'agissait, ni plus, ni moins, mesdames et messieurs que d'un sac rempli de diamants noirs !!! Pourquoi noirs, j'en sais rien, mais on s'en fout, c'était des diamants !!! Que j'avais lamentablement perdus, quelque part, dans la nature ! Si ça c'est pas traumatisant !!! 


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  • Puisque le ministre de l'EN semble à la recherche de bonnes idées contre l'échec scolaire, j'en ai une : supprimer toute forme d'évaluation. Quoi ? Puisque la note est source d'angoisse et d'échec, supprimons la. Tout simplement.

    Puisque de toute façon le redoublement n'est plus envisageable que lorsque les parents insistent, que risque-t-on à supprimer toute forme d'évaluation, hein ? Ecole, collège, lycée se transformeront joyeusement en centres aérés-garderies pour la plus grande joie de tous. Plus de stress, plus de compétition, plus de bons ni de mauvais. Plus rien que du plaisir, à fond les ballons.

    Plus de copies à corriger, plus vraiment de cours à préparer, que des jeux (quoique, les jeux, des fois, il y a des vainqueurs et des vaincus, des déçus, des contrariés mis en échec et ça c'est mal...). 35 heures de... fun devant les élèves enthousiastes. Ah ben oui, manquerait plus qu'ils tirent la gueule avec tout ce qu'on leur proposera !

    Plus de réunions pour parler de l'enseignement puisqu'il n'y en aura plus. Plus de conseils de classe, plus de bulletins, plus d'appréciations ! Rien que du plaisir, on vous dit ! L'élève au centre de loisirs (ça lui changera d'être au centre du système). Il ne sait ni lire, ni écrire, ni compter, qu'importe ??? A quoi ça va lui servir pour s'amuser, hein ? Il n'aura jamais été frustré par un salaud de prof qui met des sales notes juste pour satisfaire ses pulsions sadiques. Il ne sera que joie et allégresse, bonheur et légèreté. Aucune connaissance, aucune culture, aucune compétence autres que celles nécessaires à son épanouissement. Je trouve ça merveilleux comme perspective... ça donnerait presque envie de devenir prof, dis donc...  


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  • Ça doit être grisant de constater à quel point on est populaire quand on a des centaines d'amis. Ça doit être agréable de poster chaque jour des photos de soi sur FB et de recevoir des dizaines de commentaires s'exclamant sur sa beauté. BG comme ils disent : beau/belle gosse. Ça doit être rassurant de lire des textes d'amour pour la vie comme on peut en écrire quand on a 12 ans et qu'on croit que "pour toujours" c'est vraiment vrai. Ça doit être formidable de se voir attribuer des tonnes de coeurs virtuels, symboles de cet amour infini auquel on croit avec la force de l'enfance. Ça doit être réconfortant de lire que quelqu'un sera toujours là si on va mal, si on tombe, si on n'en peut plus, si on pleure... ou si on rit aussi. On doit se construire solidement avec tant de belles choses autour de soi. 

    Ça doit être atroce d'être celui qui n'est ni populaire, ni beau, que personne n'aime, à qui personne n'envoie des cœurs et pour qui il n'y a jamais personne lorsque tout va mal. On doit être détruit très rapidement, plus rapidement qu'avant encore. 

    Pourtant, parmi les ados, il y en a forcément qui vivent cet enfer-là. Ce nouvel enfer, celui des réseaux sociaux, celui qui exclut encore plus qu'avant les jeunes (ou moins jeunes) qui ne sont pas tout à fait comme les autres. Celui qui les rend encore plus différents, moins aimés et moins aimables du fait qu'ils ne sont pas amis avec des centaines d'autres jeunes, populaires, beaux et admirés. Je n'aurais pas aimé vivre cet enfer-là. 


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  • Aurais-je autant détesté, méprisé, honni, vomi, exécré, abhorré le foot s'il n'y avait pas eu cette victoire de 98 et la journée la plus douloureuse de ma vie ? Probablement pas. Je n'aimais pas mais il m'arrivait de regarder des matches avec mon père. Surtout pour partager un truc avec lui, je l'admets mais je regardais. D'un oeil distrait et peu convaincu mais bienveillant. 

    Ma journée de juillet 98 n'a aucun rapport avec le foot. Ce sport n'a rien à voir avec ce que j'ai vécu mais j'ai reporté ma haine sur ça. J'ai fait un transfert. Du coup, voir et entendre parler de coupe du monde et d'une éventuelle victoire de la France me replonge au coeur de ce drame personnel que j'ai pourtant digéré depuis. Ce que je n'ai pas digéré c'est ce que j'ai ressenti ce jour-là. J'ai tiré un trait définitif sur cette période de ma vie mais, bizarrement, la douleur psychologique -presque physique - je m'en souviens parfaitement. Chaque instant reste gravé au point que j'oublie même les acteurs de ce jour pour ne me souvenir que de ce qui s'est passé en moi. Le foot me ramène à ça, à chaque fois. En temps normal, je n'y pense plus. Si on parle de foot, c'est comme une madeleine de Proust empoisonnée. Je revis mon chagrin et mon envie d'en finir parce que je passais sur le pont au moment où les Français hurlaient leur joie à travers les rues. 

    Hélas, on ne peut se couper du monde et en ce moment, partout, le foot est présent. Et je crois qu'il vaut mieux pour moi que je crache mon venin sur ce sport que sur moi-même. C'est une question de survie finalement... 

    Alors, quoiqu'il arrive, jamais je ne me réjouirai d'une quelconque victoire ni du moindre match. C'est trop m'en demander. 


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  • Il y a 5 ans, notre ministre de l'Eduk Nat' avait affirmé qu'il fallait reconquérir le mois de juin... Bonne idée que celle-là parce que, contrairement à ce que beaucoup s'imaginent, ce n'est pas le meilleur mois pour les profs. Loin de là. Y a-t-il un bon mois pour les profs ? C'est un autre débat dans lequel je préfère ne pas entrer. Donc, reconquête du mois de juin, ok. Qu'est-ce qui fait avancer (un peu) les élèves ? Le plaisir d'apprendre ? La volonté de réussir ? Le plaisir d'être au collège ? L'envie de voir son prof (oui, bon, des fois sûrement) ? La peur de la note ? Lorsque les conseils de classes sont passés, nos chers élèves n'ont bien sûr aucun souci pour se motiver et bosser comme des malades jusqu'au 4 juillet s'il le faut. Et puis, c'est pas comme s'il y avait des tentations diverses et variées à l'extérieur :

    - beau temps = petites tenues légères et possibilité accrue de peaufiner sa popularité.

    - beau temps = baignades entre potes et super soirées en perspective... dont on parle en cours.

    - coupe du monde de *&"# = discussions endiablées sur qui a fait quoi sur l'herbe la veille et qui fera quoi le soir même + excitation matinale lorsque les gogos qu'on soutient ont gagné... (en 2002, au moins, on avait eu la paix assez vite puisque les guignols bleus avaient perdu très rapidement...)

    Alors, reconquérir le mois de juin, oui, mais comment ? D'aucuns diront qu'il suffit d'être un bon prof et de savoir motiver ses troupes... Sans doute. 

    Il me reste 15 heures... sans compter la correction du brevet des collèges et de ses merveilles... la cheville en vrac (mais c'est pas grave parce qu'un prof, c'est assis toute la journée, c'est bien connu) et la tête pas mieux (un prof a-t-il besoin de sa tête ?)... Bref, fatiguée et pas sûre de reconquérir grand chose... 

     


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