L'orthographe, c'est pas bien important, hein. Tout le monde s'en fout, un peu, en fait. Et ceux qui ne s'en foutent pas, ce sont les espèces de psycho-rigides qui n'ont rien compris à la vie. Je résume. En gros. C'est sûr qu'à force de dire aux gosses, depuis le CP qu'on leur apprend à écrire mais que, finalement, s'ils écrivent plus ou moins bien, et qu'on les comprend, c'est pas grave, il n'y a pas de raison de prendre l'orthographe, cette science des ânes, au sérieux. 

Un hommage c'est important. Et sérieux. Un hommage aux dessinateurs de Charlie, ça se prépare. Si on y tient comme on prétend y tenir, on le fait bien, non ? On a eu plusieurs mois pour le préparer cet hommage. C'est pas entre la poire et le fromage qu'on a commandé une plaque commémorative, si ? Puisqu'on y tient, puisqu'on a envie de faire ça bien, comment on en est arrivé à se planter sur l'orthographe du nom "Wolinski" ? C'est vrai, c'est pas "Dupont", ou "Martin". Il y a des lettres et des sons compliqués mais putain, quand on a eu des mois pour préparer une plaque, on ne peut pas se gourer, bordel ! Moi, quand je fais mes cours, il y a des noms ou des mots sur lesquels je bute. Qu'est-ce je fais ? J'écris comme je pense ? Non. En 5 secondes sur internet, je vérifie, même deux fois, même chaque fois que je dois écrire le mot si j'ai encore un doute. Alors, si on me demandait de réaliser un hommage, y compris à Arnold Schwarzenegger, eh ben, je vérifierais quinze fois plutôt qu'une ! 

Comment ose-t-on bâcler une cérémonie d'hommage ? Si, comme je le crois, dans le fond on s'en fout, il y a une solution : ne rien faire ! C'est plus simple, moins hypocrite et au moins, on ne se ridiculise pas définitivement ! Que penser d'un gouvernement qui trouve le moyen, directement ou pas, de se planter ? Pourquoi n'ont-ils pas été foutus de bien  faire les choses ? Il y avait quand même le président de la République dans l'affaire. Comment personne n'a-t-il pris soin de vérifier la plaque ? Admettons que sur sa tombe, au président, enfin, à ce moment-là il sera ex-président, on écrive "Franssois Holende", qu'est-ce qu'il penserait ? Enfin, lui, rien... évidemment. Mais les autres, sa famille, ses proches ? Pourtant, l'orthographe n'est qu'un détail, apparemment. 

Alors, on me dira que l'erreur est humaine et blablabla. Oui, certes. Je peux me tromper en écrivant vite fait un truc sans importance mais, nom de Zeus, si on me charge d'une mission d'envergure, je n'ai tout simplement pas le droit à une erreur aussi débile ! Les gens sont-ils désormais incapables de vérifier leur travail ? Sont-ils incapables de s'appliquer (ou de s'impliquer) dans quelque chose ? Est-il impossible d'espérer que la médiocrité et l'à-peu-près ne soient pas devenus la règle ? Comment en est-on arrivé à un tel degré d'amateurisme dans tout ? 

J'écoutais, l'autre jour, une émission sur Balavoine. On parlait de son perfectionnisme. Quand on évoque Cloclo c'est pareil. Et pour Delpech aussi. Bizarre que ce perfectionnisme, apparemment tant vanté, ne soit plus accessible au plus haut degré de l'Etat. A moins qu'il ne s'agisse de ce fameux nivellement par le bas qu'on essaie de faire passer pour normal. Vu comme ça, oui, en effet, une faute d'orthographe dans une plaque commémorative, ce ne sera qu'un signe visible de plus de notre société où le con est valorisé pendant que l'intello mérite la chaise électrique. 

Alors, ça va être corrigé. Très bien. Parfait. Le problème c'est que ça n'aurait jamais dû avoir lieu. Jamais.