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Poème du soir
Il était une voix qui m'a dit de me taire
Lorsque j'étais enfant.
Ses mots étaient très clairs,
Son ton était glaçant.
Il était une voix qui m'a dit de partir.
Je n'avais rien à dire,
Rien à penser non plus.
J'étais la malvenue.
Il était une voix qui m'a dit d'arrêter
De croire en l'avenir,
Qu'il n'y en avait pas,
En tout cas pas pour moi.
Il était une voix qui m'a dit de mourir
Et c'est ce que j'ai fait.
Je me suis effacée,
Gommée, évaporée.
Si j'entends cette voix encore dans mes nuits blanches,
C'est qu'elle s'est incrustée,
Tatouage indélébile,
De mon histoire qui flanche.
Cette voix, mon démon,
N'abandonne jamais.
Je n'crois pas au pardon,
Je n'crois pas aux regrets.
Quand on est mort depuis si longtemps,
On en oublie même de pleurer.
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Commentaires
Béatrice,
Je ne vous connais pas et j'entre sur votre blog "presque" par hasard ; et il y a ce poème... Dès lors, je vous connais. Vous êtes en moi et je suis en vous, vous par l'écriture, moi par la lecture...
Merci de vos mots, qui pourrait être les miens. Qu'importe, ils m'ont atteint à travers vous, je vous atteint à travers eux...
Douce et belle soirée à vous.
Sincèrement.
Il y a des trucs qu'on ne devrait pas lire à 22h15 parce que ça remue trop ! Je vais penser à ton poème toute la nuit !!!
Des bises
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Cette voix, il me semble l'entendre. Très beau poème.