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Par
Béatrice29 dans
Passionnément... le
2 Février 2010 à 06:55
Quand j'étais petite, c'est à dire au moment de l'apprentissage des règles d'orthographe de base (même si je doute qu'on
puisse désormais parler de "base" puisqu'il n'y a plus rien), il y avait des expressions que j'entendais souvent soit par mes instits, soit par ma mère qui veillait à ce que je m'exprime
bien...
Ainsi, la phrase "Les si n'aiment pas les rais", je connaissais et je savais ce que ça voulait dire... Je n'aurais donc pas eu idée, même à 5 ou 6 ans de dire "Si j'aurais pu venir...". Et si par
malheur ça m'échappait pour je ne sais quelle raison, quelqu'un me lançait cette expression et hop, je modifiais ma phrase et corrigeais mon erreur, toute seule, sans avoir à demander ce que ça
pouvait bien vouloir dire. De la même façon, il m'arrivait parfois de dire "C'est moi qui a fait ça." et aussitôt ma mère me reprenait. Elle m'expliquait que je ne dirais pas "J'aura"... et que
donc, je ne pouvais pas dire non plus "c'est moi qui a" mais qu'on disait "c'est moi qui ai fait ça". A force de l'entendre, c'est rentré, ça a été intégré et je n'ai plus fait la faute... même
déjà en primaire, je ne la faisais plus. Et puis, il y avait aussi "Je n'aime pas le T"... ça, c'était pour l'écrit... Je n'aurais pas eu idée de penser que l'instit était en train de nous donner
ses goûts en matière de boisson... J'avais bien compris qu'il s'agissait encore d'un moyen mnémotechnique pour se souvenir d'une règle que, de toute façon, nous avions bien apprise parce que, à
l'époque, nous apprenions par coeur nos conjugaisons et surtout, en général, nous les retenions, en tout cas plus d'une semaine.
Lorsque ma mère regardait mes rédactions ou mes dictées, elle me glissait de temps en temps ces moyens mnémotechniques et même encore aujourd'hui, il m'arrive de m'en servir. Par exemple, si je
mettais 2 R à mourir, elle me disait "On ne meurt qu'une fois"... Si je mettais un seul R à nourrir, elle rappelait qu'il vaut mieux manger deux fois... 2 R à caresse, elle me disait "rrrrr ça ne
fait pas très doux"... Et il y en avait plein des comme ça. Je les ai retenus, tous ces petits trucs. On ne me les a pas fait écrire 50 000 fois, on ne me les a pas tatoués sur le bras, on ne m'a
pas marquée au fer rouge et pourtant, je les ai retenus... parce que j'ai compris qu'ils étaient utiles pour me souvenir de certaines règles.
Aujourd'hui, on ne peut plus faire ça. Au collège, si on essaie de donner ces petits trucs, les gamins les prennent systématiquement au premier degré. Ainsi, ils pensent vraiment que je n'aime
pas le thé. Ils trouvent évident et donc débile de dire qu'on ne meurt qu'une fois... bref, même avec ça, rien ne rentre dans leurs cervelles formatées chaque semaine. Rien. Je veux bien admettre
que le monde a changé, que les gosses ont changé et peut-être évolué pour certaines choses mais, quand même, c'était pas des trucs d'extra-terrrestres ces petites phrases !!! Et elles avaient le
mérite d'être pratiques...
Alors, vous allez me dire que j'étais peut-être un sujet privilégié parce que je suis devenue prof de français, que j'avais donc déjà cette logique de l'orthographe que d'autres gamins n'ont
pas... Ok, mais comment expliquer que ceux qui ne comprennent pas ces petits trucs sont aussi bien les élèves en difficulté que les bons, voire les très bons ?
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Il a fallu que je demande des traductions.
A notre époque( comme si nous étions des fossiles), nous apprenions correctement, c'est tout!
J'avais une prof de français qui m'énervait et aujourd'hui je la regrette, et j'aimerais lui dire "merci", c'est grâce à vous que j'aime ma langue et que j'ai bien appris.
Bisous