• Oh la la, vous savez pas ? Y'a encore un scandale au pays de Cloclo. Siiii, j'vous jure ! Paraît qu'il aurait été violé par celle qu'il a engagée ensuite comme son habilleuse (il était gentil quand même). En fait, la fille avait 17 ans et elle a eu des rapports sexuels avec son idole. Pourquoi je dis qu'il a été violé par cette gamine ? Ben, parce que Claude François n'aurait pas couché avec une si jeune fille, en plus, si ça se trouve, il était en couple "officiel" à ce moment là et c'était franchement pas le genre à tromper sa compagne, pas du tout. Donc, forcément, c'est un viol. Saint Claude n'a pas pu commettre ce péché, non, pas lui ! J'imagine bien la gamine plaquer son Claude sur le lit, ou ailleurs, allez savoir, et allez hop, vas-y que j'te... On y croit vachement, non ? Ah, pas vous ? Non, ben moi non plus. 

    Pourtant certains fans réagissent à cette pseudo révélation que Sylvie Mathurin aurait faite dans son nouveau livre qui va sortir pour les 30 ans de la disparition du chanteur(normal, elle veut sa part du gâteau et c'est un peu maintenant ou jamais...). Sauf que dans son premier livre intitulé "le temps passe... le coeur reste...", que de nombreux fans ont adoré, elle disait déjà qu'elle avait couché avec l'artiste. Mais, elle ne le disait pas directement ce qui fait que l'aveu avait pu échapper à la vivacité d'esprit de certains fans. En effet, elle disait à l'époque, en 1990, dans ce fameux livre qui fut encensé par les fans, les mêmes qui aujourd'hui pensent qu'elle écrit un torchon :  "J'ai dix-sept ans et, après tout, quoi de plus naturel que de découvrir l'amour pour la première fois dans les bras de l'être aimé ?[...]La déchirure est plus psychique que physique. Claude vient de casser l'image de l'inaccessible, du rêve." (in Le temps passe... le coeur reste...). 

    Alors c'est vrai que cette fois-ci, pour étoffer son livre et ne pas nous resservir exactement le même, la dame décrit plus précisément cet acte sexuel, cette "première fois" si mémorable avec l'idole ce qui fait soudain comprendre aux fans que oui, Sylvie a réalisé leur rêve : coucher avec Claude François... et là, mon dieu, quelle horreur ! La jalousie est à son comble parmi toutes celles qui n'ont jamais eu cette chance ! Sylvie devient une salope qui a couché pour être embauchée, qui a presque forcé la main d'un Claude tellement angélique que jamais il n'aurait lui-même pensé à faire ça avec une fille si jeune... et le machiavélisme de l'habilleuse se poursuit puisqu'aujourd'hui, 30 ans après la mort de Claude, elle ose salir sa mémoire en révélant comment elle l'a piégé en couchant avec lui... 

    A-t-elle raison d'étaler ainsi cette histoire qu'elle avait simplement effleurée il y a 18 ans ? Cherche-t-elle simplement à profiter un peu elle aussi des 30 ans ? A-t-elle besoin de révéler enfin certaines choses afin de s'en délivrer ? Si c'est le cas, je pense qu'elle devrait avant tout choisir sa vérité pour le 11 mars parce qu'elle commence elle aussi à s'embrouiller les pinceaux dans son récit du jour de l'accident fatal... ça m'intéresserait davantage que ses histoires de sexe. Bon, ça ferait aussi hurler dans les chaumières des bons fans mais ça, on a l'habitude et les gens sains d'esprit ne prêtent plus attention aux hystériques délires de ces gens-là. En tout cas, déjà, certains extrémistes appellent à boycotter le livre de l'habilleuse qui, il y a quelques semaines encore était quelqu'un de bien, une vraie admiratrice de Cloclo, une fidèle parmi les fidèle, une gentille au pays des gentils... Boum badaboum, elle a raté une marche et risque de se retrouver en Enfer avec les mauvais fans qui peuplent la planète... elle a sali l'idole, il y a une tache sur l'image de perfection... 

    Mais heureusement, certains, ça les rassure aussi cette histoire... ben oui, parce que des fois, y'a des gens qui disent que Claude François était homosexuel. Si, ça se dit... je vous jure. Eh ben, là, puisqu'il a couché avec Sylvie, on a au moins la preuve que c'est même pas vrai qu'il était gay... Faut croire qu'au pays de Cloclo, on n'a jamais entendu parler de la bi-sexualité ! Et pourtant, ça existe ! Je ne dis pas qu'il était bi... je ne le connais pas suffisamment pour savoir ce détail de sa vie privée (et puis, j'men tape comme de ma première chaussette) mais en tout cas, coucher avec une fille n'a jamais prouvé quoique ce soit... c'est tout.


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    Voici un commentaire que j'avais rédigé au sujet d'une de mes chansons favorites de Claude François:

    « Pardon » est l’une des chansons les plus fortes de Claude… Peut-être la plus forte. Claude va très loin dans cette chanson splendide. Pour la petit histoire, c’est la chanson que Sylvie Mathurin demandait toujours à Claude lors de ses concerts, au point que c’en était devenu presque un jeu entre eux comme elle le raconte dans son livre « Le temps passe… le cœur reste… » : «Si Claude m’aperçoit et que son humeur oscille vers le beau fixe, il m’interprète Pardon, sinon, j’en suis privée. Les mauvais jours, il me prévient en quittant la loge d’un "Et ce n’est pas la peine de t’époumoner à me demander Pardon, je ne te la chanterai pas ". J’obéis mais discrètement et pour l’embêter je suggère aux fans, du bord de scène, de s’époumoner à ma place. Parfois il fait la sourde oreille, mais lorsque l’écho se fait trop pressant, il s’exécute. Et je m’amuse. »

    En ce qui me concerne, je trouve que c’est une magnifique chanson qui a cette particularité que j’adore, comme « En attendant » d’ailleurs, d’aller crescendo dans la musique, dans la voix et surtout dans l’émotion.

    Cela commence en apparence par un souvenir d’enfance presque banal. Une rencontre à l’école, un amour d’enfant sans doute. La voix de Claude est encore douce, la musique aussi. Seule la répétition du mot «pardon», du titre donc, nous donne l’impression d’un malaise, encore impalpable à ce moment de la chanson. Il nous raconte ensuite le souvenir d’une histoire d’amour de son origine à son aboutissement. Avec ce mot, « pardon » qui revient à chaque étape, refrain lancinant comme sa douleur. La rencontre, les lettres d’amour à l’encre violette, les promesses d’un amour éternel gravé comme les deux noms mais malgré tout à sens unique (c’est Claude qui agit, qui écrit, qui grave, qui suit la fille). Et puis le premier refrain, « pardon d’en souffrir, pardon d’en pleurer ». Souffrance et chagrin, normal …presque banal aussi. Une histoire d’amour qui finit mal comme tant d’autres…

    Mais il y a ensuite une montée en puissance qui ne cessera pas car à la fin de la chanson, le cri de Claude continue, infini …comme son amour. Les mots de cette chanson vont très loin. Même au début, les pages arrachées sont comme un signe (Claude prononce le mot «arrachées» d’une telle façon que l’on ressent la souffrance de l’être à qui on a arraché son amour… il arrachait des pages pour le prouver, il osait écrire l’amour et se faisait presque violence pour le faire et là, on lui arrache le cœur et on le piétine). Le deuxième refrain reprend une partie du premier mais va beaucoup plus loin dans la douleur «pardon d’en souffrir, pardon d’en pleurer, pardon d’en mourir, pardon d’en crever». Pleurer ne suffit pas, mourir non plus. Il en crève. Ce verbe est incroyablement fort et surtout interpelle dans le répertoire d’ordinaire si «positif» de Claude. Pourquoi ce verbe «crever» ? Sans doute parce que dans un tel état de désespoir, on ne peut même plus mourir, la mort est presque trop douce. On en crève parce qu’on a le cœur éclaté. Chaque partie de notre corps n’est plus que souffrance, comme si l’explosion avait balancé les éclats du cœur meurtri partout en nous. Chaque particule de notre être n’est plus qu’une blessure douloureuse, impossible à calmer.

    L’image du fantôme qui viendra hanter l’être aimé est forte elle aussi. Ce fantôme qui «passera sa mort» à ses côtés à défaut d’avoir pu y passer sa vie. Ultime et éternelle punition qu’il inflige à la «traîtresse» ou façon de refuser de quitter celle qu’il aime ? Passer sa mort, c'est-à-dire l’éternité, comme une âme perdue aux cotés de celle qui n’a pas voulu de lui, qui l’a détruit sciemment, délibérément. C’est un destin auquel il est prêt car de toute façon, il le dit cet amour ne veut pas mourir. Il est hanté par cet amour, hanté par une souffrance qui est devenue sa seule compagne mais qui ne disparaîtra pas avec sa mort. Comme si la condamnation au mal d’aimer était une condamnation à perpétuité.

    Mais pourquoi pardon ? Il en vient à présenter des excuses pour TOUT ce qui touche de près ou de loin à son amour. Il en vient même à renier sa propre existence dans cette phrase sublime «Pardon pour ce ventre de mère qui m’a porté et pour ce jour maudit où je suis né». On voudrait effacer toute trace de notre existence malade… parce que l’autre nous a fait comprendre qu’on n’est qu’une quantité négligeable et qu’il ne s’en plaindrait pas si on disparaissait pour de bon. Dans des cas semblables, celui qui piétine et qui abandonne ne supporte pas la douleur de l’autre. Elle le renvoie à sa responsabilité et l’amène à se sentir coupable. Et comme il ne supporte pas ce sentiment de culpabilité, il finit par renier l’existence même de celui qui souffre. Pourquoi ? Parce qu’il a envie d’être heureux dans sa nouvelle vie et qu’il souhaiterait que son ancien amour partage ce bonheur ou bien, s’il en est incapable, qu’il ait au moins la courtoisie de disparaître définitivement.

    On regrette tout, y compris les choses qui paraissaient si belles telles que la lune, la déclaration d’amour sur le banc, la première nuit d’amour. On s’excuse de les avoir imposées à l’autre qui les a jetées au panier sans un regret, sans un remords. On s’excuse de s’en souvenir encore, de vouloir les conserver comme d’ultimes souvenirs et surtout on s’excuse d’en souffrir à ce point parce qu’on sent tellement que notre souffrance dérange… Pourquoi ne peut-on pas, nous aussi tirer un trait sur le passé ? Pourquoi savons nous que jamais cette blessure ne guérira complètement alors que l’autre se souvient à peine de notre existence et qu’il nous oublie rapidement dans d’autres bras ? Ce pardon pourrait être ironique ou provocateur, sorte de dernier sursaut avant la fin. Mais non, je crois qu’il est sincère. Piétiné, on se rabaisse au point de prendre à notre compte tout ce qui peut arriver. Peut-être afin d’avoir au moins l’impression d’avoir laissé une trace dans la vie de l’autre aussi. Il arrive qu’on regrette vraiment d’importuner l’autre avec nos sentiments si forts et si mal compris et même dénigrés. On en finit par se demander à quoi ça sert d’être venu au monde si c’est pour souffrir à ce point ? Je comprends qu’on puisse ainsi maudire le jour de sa naissance quand on a l’impression que l’être pour qui l’on vivait s’en fout tellement, quand il a tout oublié en un éclair, qu’il ne lui reste rien de ce qui faisait un NOUS qu’il a rayé de son existence à tout jamais.

    Et puis, ce sentiment d’incompréhension auquel on se heurte à chaque instant. Tous ces gens qui viendront toujours dire que ça passera, que c’est peut-être mieux ainsi, qu’il faut tirer un trait sur tout ça, pour notre bien. Mais le trait, on ne peut plus le tirer car celui (ou celle) qu’on aime a déchiqueté ou brûlé le cahier de notre vie, celui sur lequel l’histoire d’amour s’était dessinée à l’encre violette. Alors où le tirer ce trait ? Comment refaire une vie que l’on n’a plus ? On se sent coupable de l’avoir perdue, de l’avoir rêvée, de l’avoir gâchée pour quelqu’un qui peut-être n’en valait pas la peine. Oui, on demande pardon d’être incapable d’oublier, d’être la victime éternelle des douleurs passées. On demande pardon de ne pas avoir cette volonté qui pousse vers l’avant, vers l’avenir. «D’autres l’ont bien, pourquoi pas moi ?» On demande pardon d’avoir pensé à la mort parce que la vie ne tenait plus à rien. Pardon aussi d’avoir souhaité mourir et devenir pour l’autre un fantôme afin de lui rappeler sans cesse qu’il nous a détruit. Quitte à lui dédier une lettre, un jour quand ce sera trop dur.

    On a conscience que rien ne sert plus à rien parce qu’on a tout perdu. Et toujours lancinante cette douleur qui nous aveugle et qui nous culpabilise parce que, peut-être qu’on exagère, parce que sans doute il y a plus malheureux que nous. On se sent coupable d’y penser, d’en parler, d’en souffrir et d’en pleurer. Et parfois même on essaie de faire semblant de ne plus y penser afin de ne pas en souffrir ni en pleurer, surtout pas. «J’suis pas du genre à pleurer moi… ». Et pourtant, il aurait fallu…peut-être.

    Alors soit on en crève comme dit Claude, soit on joue à celui qui se reconstruit. On joue. Mais comment reconstituer ce cœur explosé de douleur ? Comment était-ce avant ? On ne s’en souvient même plus…Pièce après pièce, on essaie de lui redonner une forme acceptable, semblable à ceux des gens heureux, mais pardon de ne pas y arriver parce que dans chaque pièce, un pan du passé se rappelle à notre souvenir et voilà pourquoi cet amour ne peut pas mourir, voilà pourquoi il errera toujours comme un fantôme auprès de ce qui aurait pu être notre vie. Si seulement … A moins qu’on ne soit qu’une sorte de mort vivant, qui ne tient debout que grâce à cet amour qui ne veut pas mourir.


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    Nous étions le 11 mars 1978, il devait être aux environs de 16h... J'avais 7 ans et je venais d'apprendre la mort de Claude François. En allumant la télé, en noir et blanc à l'époque, je visionnais les images de ce clip d'"Alexandrie Alexandra", son dernier succès. Quelques jours auparavant ma mère m'avait dit qu'elle ne m'achèterait sûrement pas le disque de cette chanson et puis elle avait ajouté que si Claude François continuait à chanter ce type de chansons "disco" ça ne marcherait plus pour lui... Ma mère est fan de Tino Rossi, ceci explique sans doute cela... Je ne comprenais pas trop car moi j'aimais bien "Magnolias for ever" et "Alexandrie"... Mais le conflit des générations, je ne connaissais pas encore ou du moins je n'en avais pas encore conscience. Et puis j'ai appris la mort de Claude. Lorsque ma mère me l'a annoncée, j'ai ressenti quelque chose d'étrange... comme si on m'arrachait une partie importante de moi-même. Pourtant, je ne savais pas que j'étais fan à ce moment là. Bon, j'avais dit que je me marierais avec ce chanteur lorsque j'avais 4 ans mais entre temps, j'étais passée à autre chose et j'avais même un gentil petit fiancé à l'école... Il était blond comme les blés, il avait de magnifiques yeux bleus et s'appelait Didier... Un jour, il avait eu un oeil au beurre noir à cause d'un "vilain" garçon qui l'avait frappé et moi, j'avais eu envie de le consoler après ça, de le protéger... Alors, Claude François n'était sans doute plus qu'un vague souvenir de jeunesse... Et pourtant, ce samedi 11 mars, ma vie a basculé. J'aurais voulu pleurer en apprenant sa tragique disparition mais, je trouvais ça ridicule... On ne pleure pas pour un chanteur qu'on n'a jamais connu... On a un peu de peine, voilà tout. Moi, j'en avais beaucoup, je crois, mais je me disais que personne ne comprendrait si je pleurais... Alors, j'ai simplement regardé défiler le clip d'Alexandrie en me disant que peut-être c'était pas vrai qu'il était mort... La mort, quand on a seulement 7 ans, ça ne veut pas dire grand chose... et puis, Claude on le voyait encore à la télé donc, il y avait encore un tout petit espoir, non ? Ma mère m'a dit qu'il s'était électrocuté... là encore pour moi ça ne signifiait pas grand chose. Elle m'a vaguement expliqué, j'ai dû vaguement comprendre mais je crois que je m'en fichais pas mal de savoir ça. Je le regardais danser sur "Alexandrie Alexandra" et je me disais "faut pas pleurer, surtout pas, jamais..."

    Quelques jours plus tard, au moment des vacances de Pâques, à l'école nous faisions une petite fête avant de partir et la maîtresse, une remplaçante (parce que notre instit était malade depuis plusieurs mois) nous passait des chansons à la mode... Nous dansions comme des fous. Moi, à un moment j'ai entendu Alexandrie Alexandra et ça m'a fait de la peine... Claude François était mort et c'était sa dernière chanson... le clip me revenait en mémoire, mes sentiments aussi. Mais pourquoi tant de peine pour ce chanteur ? Je ne comprenais pas... Et soudain, la remplaçante est venue nous annoncer une nouvelle... Nous, on s'est dit qu'elle venait nous dire que notre instit allait revenir après les vacances... On l'espérait depuis tellement longtemps. Mais elle nous a dit non avec un drôle d'air... Et là, un élève s'est levé et a dit "Il est... mort ???" et là, elle a dit "Oui, il ne reviendra donc plus jamais." Quel choc ! Il était malade mais on nous avait toujours dit qu'il reviendrait. Et là, définitivement, comme Claude François, il ne reviendrait plus jamais. A 7 ans, on ne sait pas trop ce que veut dire "jamais", pas plus que "toujours" d'ailleurs, mais on sent dans ce "plus jamais" tellement de gravité, tellement de douleur, tellement d'implacable qu'on se dit que "plus jamais" on ne voudrait entendre ces mots... parce que savoir qu'on ne verra plus jamais tous ces gens qu'on aimait c'est intolérable et ça fait tellement mal...

    Et puis après, des "plus jamais" il en arrive de plus en plus comme autant de coups de poignard qu'on encaisse encore et encore au point que parfois, comme la chanson de Balavoine j'aimerais "partir avant les miens" pour ne pas "hériter de leur flamme qui s'éteint". Souffrir ou faire souffrir, tu parles d'un choix ! Le temps qui passe nous fait comprendre de mieux en mieux la signification de l'expression "plus jamais" mais elle n'est pas plus acceptable pour autant. On la garde toujours en soi et les blessures qu'elle provoque ne se ferment jamais vraiment. Jamais.


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  • La mort de Claude François

    On me le répète depuis des années : Claude François est mort accidentellement. Un accident bête et fatal comme il peut en arriver tous les jours, à tout le monde. Je n'ai jamais réussi à croire à cette version si "officielle" et si pratique surtout. Alors, on me dit que c'est juste parce que les gens voudraient que les stars aient des morts aussi extraordinaires que leur carrière, qu'on refuse qu'un accident banal tue un être exceptionnel. Admettons.

    Mais hier soir France 2 diffusait une émission intitulée "Un jour, un destin" consacrée à la mort de Claude François. Ils ont commencé par raconter ses dernières heures marquées par de nombreux incidents en rapport avec l'électricité... ils ont bien insisté d'ailleurs afin de nous conditionner le mieux possible. Et puis, on en est arrivé au 11 mars, le jour du drame et là, j'ai eu cette étrange impression de flou artistique... les témoignages peu précis, voire contradictoires par rapport à ce qui avait été dit auparavant en particulier.

    D'abord l'avion qu'il a pris pour rentrer de Suisse où il tournait un show télé pour la BBC. J'étais sûre d'avoir lu et même entendu que le départ avait été retardé pour cause de brouillard. Dans plusieurs livres, y compris celui de Sylvie Mathurin, son habilleuse qui était avec lui à Leysin en Suisse, il est écrit qu'un "épais brouillard" a failli empêcher l'avion de décoller. Les autorités refusaient le décollage et c'est Claude François en personne qui a dû insister pour obtenir cette autorisation. Or, hier dans l'émission, le pilote de l'avion privé et Sylvie Mathurin ont dit que le temps était très clair et que seul le retard de Claude aurait pu les empêcher de partir puisque l'aéroport fermait à 23h... Point de détail ? Peut-être... mais bizarre... 29 années ont permis au brouillard suisse de se dissiper, je suppose.

    Ensuite, on en arrive aux témoignages du 11 mars. Et là, que de versions différentes ! Hier on nous dit que le chanteur devrait se présenter aux studios de la SFP pour enregistrer une émission à 14h. On nous explique qu'en réalité ça ne commençait qu'à 16h mais que connaissant Claude et ses légendaires retards, on lui demandait toujours d'être là 2h avant afin qu'il soit à peu près à l'heure réelle prévue. On nous dit que dès 14 h les gens ont commencé à l'attendre et presque à s'inquiéter. Pourquoi ? Pourquoi Rémi Grumbach dit-il que lorsque Claude l'a appelé à 14h30 pour lui dire qu'il ne tarderait plus, il était déjà très en retard ? Là encore dans le livre de son habilleuse, il est indiqué qu'il avait rendez-vous à 12h30. Pas étonnant dans ce cas que tout le monde ait commencé à s'impatienter en ne le voyant pas arriver à 14h et à s'inquiéter vraiment vers 15h30. Mais bon, ce ne sont que des horaires... on peut se tromper 29 ans après.

    En revanche, le témoignage de sa compagne et de son attachée de presse me laissent perplexe. Pendant des années Kathleen sa compagne, une jeune mannequin Américaine de 20 ans, a affirmé qu'elle était sur la terrasse de l'appartement en train de discuter avec l'attachée de presse de Claude. Il est allé prendre un bain. Soudain, elle a entendu un grand cri, elle s'est précipitée, l'a découvert accroché à l'applique, l'en a arraché (protégée qu'elle était par des sabots de bois) puis a appelé l'attachée de presse pour que celle-ci alerte les secours étant donné que Kathleen ne parlait pas français. Pendant ce temps, elle a elle même essayé de le ranimer, en vain. Dans le livre de Sylvie Mathurin, l'attachée de presse va couper le courant avant d'appeler les secours. 

    Hier, autre version : Kathleen était en train de discuter avec Claude dans la salle de bain. Elle l'a vu toucher l'applique, y rester collé et elle s'est précipitée pour l'en arracher. L'attachée de presse est arrivée et l'a aidée à transporter le corps dans la chambre puis a appelé les secours (en a oublié de couper de courant du coup). Donc, à entendre cette nouvelle version, nouvelle depuis quelques années maintenant d'ailleurs, Claude n'a été en contact que quelques instants avec l'électricité puisqu'elle s'est précipitée sur lui. Avant, quand il y avait le laps de temps pendant lequel elle devait descendre de la terrasse, arriver à la salle de bain, prendre conscience du drame et l'arracher à l'applique maudite, il se passait plusieurs minutes qui justifieraient davantage le décès d'un homme si jeune et en pleine santé. Mais peut-être la décharge électrique a-t-elle été trop forte quand même, je ne suis pas médecin.

    Pourquoi Kathleen a-t-elle changé sa version si souvent ? Elle ne peut pas dire qu'elle a oublié ! Sa première version a même été filmée dans un film de Samy Pavel... donc, si cette dame souffre de trous de mémoire, elle n'aurait qu'à revisionner son témoignage (si émouvant) de l'époque... Ce sont des détails, certes, des secondes de détails mais c'est justement sur des détails qui ne se goupillent pas bien qu'on peut avoir des doutes, des soupçons... Or Kathleen est quand même LE témoin principal de cette triste affaire. Comment personne n'est-il choqué de voir qu'on autorise le témoin principal à modifier sa version à ce point ?

    Autre détail troublant... La police arrive pour l'enquête dans l'après-midi. On interroge les deux femmes (celles aux trous de mémoire..) et on ne pratique pas d'autopsie ? Mieux encore, rapidement, dans la soirée, le corps est embaumé... Pratique l'embaumement, selon les soi-disant souhaits du défunt (souhaits justifiés par ce qu'il avait dit lors de l'enterrement d'Elvis Presley... c'est crédible tout ça)... Pour effacer vite fait toute trace suspecte disons que ça aide.

    Alors, on me dira que je cherche la petite bête, que 29 ans après il est difficile d'être précis, de ne pas s'embrouiller, que certains fans refusent la vérité parce qu'ils refusent la mort de leur idole... Peut-être. Mais, avouez que c'est troublant, non ?


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  • Claude François... je dirais comme Montaigne, "parce que c'était lui, parce que c'était moi". Cela résout cette question qui m'a hantée pendant tant d'années où je ne comprenais pas "pourquoi lui ?" C'est vrai... il y avait beaucoup d'autres artistes talentueux, que j'aurais pu mieux connaître et mieux aimer. Mais non...

    En 1974, il y a eu un déclic, une révélation. J'ai vu en lui quelqu'un de merveilleux, une sorte de père idéalisé. En 1978, à sa mort, ce fut une véritable déchirure. La première mort de quelqu'un de "proche"... de quelqu'un à qui je tenais. Difficile de comprendre et d'admettre à 7ans et demi que les gens que l'on aime aussi peuvent disparaître... et que ce n'est pas comme dans les films où après le clap final l'acteur se relève. Non, la mort est tellement définitive... et l'absence désespérante.

    Oui, ce n'était qu'un chanteur que je n'aurais sans doute jamais rencontré... mais sa mort était si brutale, cette phrase "Claude François est mort" résonne encore dans ma tête depuis toutes ces années.

    Après, dans les années 80, cette horrible impression qu'il était l'homme abattu que l'on continuait à abattre encore et encore. Etre regardée de travers, comme une extra-terrestre juste parce qu'on a le malheur d'aimer un chanteur disparu, un chanteur à paillettes, un chanteur à minettes. Pourquoi tant de reproches ? Pourquoi tant de moqueries ? Pourquoi tant de médisances stupides ? Pourquoi Claude François déclenche-t-il autant de réactions négatives ? Pourquoi les gens aiment-ils profaner sa mémoire ? Pourquoi lui et pas les autres ? Voilà toutes les questions qui m'assaillaient. Je n'ai jamais compris pourquoi j'étais considérée comme une folle parce que je vouais une réelle admiration à cet artiste.

    Alors, en réaction, parce qu'il était véritablement mal-aimé et que je le devenais aussi, j'ai décidé que je devais l'aimer plus que tout afin de compenser le reste. Même si je devais être la seule au monde à l'aimer et à le défendre, j'avais décidé que je le serais... envers et contre tous. Ce qu'on disait me semblait tellement injuste qu'il fallait bien le protéger.

    Mais Claude François était-il devenu un refuge ou une prison ? Difficile de le savoir. A l'époque, je l'adorais plus que tout parce que je n'avais que lui mais il m'arrivait de le haïr pour la même raison. Combien de fois j'ai voulu l'oublier, le rendant responsable de ma solitude, d'une certaine "anormalité"... Mais jamais cela n'a été possible. Il revenait sans cesse me hanter... Il était mon rêve et mon cauchemar...

    J'écrivais pour lui, comme pour être près de lui par l'écriture et je cherchais à travers les rimes et les phrases à lui dire ce que j'éprouvais. Et jamais aucun mot ne semblait capable de dire ce sentiment. Rien n'était assez fort, aucun mot ne semblait exister pour "nous" comprendre.

    Et puis, il y a eu ce 8 mai 1998. La visite du Moulin de Dannemois ou du moins de ce qu'il en restait et enfin la libération ! Enfin j'ai compris que ce que je cherchais depuis tant et tant d'années, je ne le trouverais jamais puisque même en étant si près de lui, là où il avait vécu, rien ne changeait... Claude François est mort pour moi une deuxième fois ce jour là. Mais cette mort-ci fut bel et bien acceptée, acceptée en tant que telle, en tant que réalité irréfutable. Peu importe ce que je pourrais dire, faire ou ressentir, RIEN ne changerait jamais cette réalité.

    Alors, j'ai appris à vivre avec le souvenir serein de mon idole. Plus de reproches, plus de regrets, plus de douleur... juste une "présence" rassurante, un  pied- à- terre de luxe dans le monde de mes souvenirs.


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