• La fin d'une aventure (suite !)

    Il y a quelques jours, j'évoquais la fin de l'Amicale Claude François, ce forum sur lequel j'ai passé tant de temps, pour lequel je me suis tellement passionnée. Sa fermeture est largement commentée par les membres de ce petit club que nous formions depuis plusieurs années et c'est intéressant de lire les réactions des uns et des autres. Comme d'habitude, la grande majorité des inscrits restent dans leur silence, soit parce qu'ils s'en fichent royalement soit parce qu'ils ne savent même pas qu'on ferme (ce qui prouve leur assiduité) soit parce qu'ils n'ont, une fois de plus, rien à dire. Les réactions viennent des habitués, les vrais fidèles, ceux qui n'ont jamais cessé de nous rendre visite même si, pour certains, venir lire était suffisant.  Alors, bien sûr, je vois dans leurs derniers messages la déception d'en être arrivé là et de ne plus trop savoir quoi faire pour essayer d'aranger les choses. Certains sont plus virulents que d'autres et ils pensent sans doute que nous avons opté pour la solution de facilité et que nous le faisons sans états d'âme, froidement... Il est très difficile de leur faire comprendre, sans donner l'impression de faire dans le "larmoyant" que c'est un déchirement que de quitter ce forum. Mais, c'était aussi tellement triste de le voir "mourir" à petit feu, déserté par tous ceux qui avaient autrefois tellement contribué à lui donner vie. 

    J'ai souvent failli partir et presque toujours pour les mêmes raisons : la lassitude face à une forme de passivité de plus en plus flagrante. Pourquoi 3 ou 4 fois ai-je repris le taureau par les cornes alors que cette fois j'ai tout abandonné ? Quel est ce point de détail qui a fait que le jour de mon anniversaire j'ai dit "Stop" ? Sans doute la prise de conscience que finalement c'était un combat perdu d'avance et que je m'étais déjà assez acharnée, seule ou accompagnée, pour que l'ACF ne ferme pas. Comme Don Quichotte, Dona Béa se bat contre les moulins à vent... Alors, après, oui, c'est vrai je n'ai pas livré ce dernier combat et certains membres du forum en déduisent, je suppose, que je m'en fous, que fermer n'est qu'une sorte de formalité pour moi. Et pourtant... 

    L'ACF a occupé mes journées et même certaines de mes nuits depuis 3 ans et demi. Des heures à réfléchir à de nouvelles idées, à les mettre en place, à les peaufiner juste pour le plaisir de réaliser quelque chose de bien. Et maintenant ? ("que vais-je faire de tout ce temps...") Comment pourrais-je me réjouir d'avoir perdu ce petit coin de bonheur ? Par rapport à mon métier il m'est nécessaire voire vital de se trouver une échappatoire car, c'est obsédant ou ça peut le devenir... on rentre, on refait le film, on revoit les cours, les erreurs puis, on visualise les cours du lendemain en se disant qu'on va éviter ci ou ça, mettre en place ci ou ça... et ça peut être infini. Trouver quelque chose pour s'évader est parfois salvateur et l'ACF m'a permis de relativiser beaucoup de choses dans ma vie professionnelle : je rentrais, la journée s'était mal passée et au lieu de passer ma soirée et ma nuit à ruminer ou à culpabiliser, j'allais sur le forum et j'oubliais... les angoisses s'envolaient et, personne ne peut comprendre à quel point ça m'a fait du bien de respirer ce bol d'air ! Même dans la journée, entre deux cours stressants, je savais que le soir j'allais "être à l'abri" et au calme sur l'Amicale. Et même lorsque sur le forum tout n'était pas rose, même lorsqu'il y avait des conflits, des disputes ou des tensions, c'était quand même toujours un souffle d'air pur qui chassait tout le reste... ça me permettait de repartir le lendemain sans angoisses ni appréhensions parce que tout simplement l'ACF m'avait permis de tout évacuer et de repartir à zéro, presque le coeur léger.

    Alors, là, maintenant que je sais que je n'aurai plus tout ça, toute cette effervescence positive pour contrer les idées noires ou sombres du boulot, je ressens déjà ce manque, ce vide et, je sais déjà qu'il faudra que je trouve un autre moyen de le combler. Je sais que ça finira sans doute par arriver mais en attendant ça ne m'empêche pas de me sentir triste et désemparée face à cette fermeture. Alors, me direz-vous, pourquoi ne pas renoncer à la fermeture ? Comme je l'ai déjà dit, simplement parce que je n'arrive plus à trouver cette énergie qu'il fallait pour ne pas baisser les bras, parce que je me demande "à quoi bon ?" et que, lorsque cette question devient récurente c'est que quelque chose na va plus, c'est qu'inconsciemment je sais que ça ne sert plus à rien.

    Bien sûr, il existe d'autres forums sur lesquels je pourrais m'investir à nouveau pour parler de Claude François... juste en tant que membre. Oui, je pourrais... mais, avant que je m'y sente à l'abri ou même simplement à l'aise il faudra que beaucoup de choses soient oubliées, digérées ou pardonnées. Mais, à quoi bon ? 
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  • Commentaires

    1
    Jeudi 18 Octobre 2007 à 21:27
    bonsoir Béatrice, je viens de lire ton article et je voulais juste te dire "fais gaffe"... tu es en train de prendre le chemin de la déprime, et c'est vrai que l'ACF t'a tenu à coeur, on le voit, mais tu ne vis pas QUE pour ça, et tu as plein d'autres choses à vivre, gardes le moral. Bisous
    2
    Vendredi 19 Octobre 2007 à 13:00
    Steutelings Thierry
    C'est vrai, que tu t'es beaucoup, beaucoup investie à l'ACF et que maintenant, tout, ou presque tout le travail que tu as fais "tombe à l'eau". C'est pareil, que si c'était une entreprise où tu étais actionnaire à 50%, qui fermerait ses portes. Je comprends bien, ton désarroi, ta déception. Quand on se donne, A FOND dans quelque chose, on n'aime pas le voir partir. Pourtant, "malheureusement" c'est ce qui se passe. Il faut, que tu te trouves une autre occupation, mais quoi ?
    Décidément, tu n'as pas de bol, déjà seule "à part ta maman pas trop loin de chez toi", un chat que tu ne peux pas "tu ne peux plus" caresser, maintenant l'ACF qui ferme...!
    Ne te gêne pas, si tu veux parler tu peux téléphoner quand tu veux.

    Biosus Thierry
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