Nous sommes le 11 mars 1985. A l'époque, et ce depuis 1978, la télé rend hommage à Claude François tous les ans. Il y a un hommage par an et c'est pour moi l'occasion de le voir "vivant", par la magie des émissions. Chaque année, à cette période, on achète le magazine télé qui fait souvent sa Une sur Cloclo. Une seule fois par an, parfois deux si plusieurs chaînes décident de rendre cet hommage. Je regarde l'émission mais, je n'ai aucun moyen de la conserver. Pas encore. Il me faudra attendre 1987 pour ça.

Là, c'est Pascal Sevran qui consacre sa "Chance aux Chansons" à Claude François. Je crois qu'il ne l'a fait qu'une seule fois. Il ne devait pas être très intéressé par cet artiste, je suppose vu qu'il a rendu de nombreux hommages à Mike Brant ou à Dalida et un seul à Cloclo. D'ailleurs, chaque année, après, j'attendais qu'il refasse une émission pour lui et il n'y en a pas eu, à part une ou deux évocations comme ça, rapidement.

Bref... pour en revenir à ce 11 mars 85, je ne connais plus les horaires exacts mais disons que l'émission de Sevran passait en fin d'après-midi, vers 17h... Moi, je finissais les cours à 16h30 et j'avais un bus à prendre pour rentrer, donc, difficile d'arriver à temps. Comme ce jour-là, l'après-midi, je n'avais que EMT (Education Manuelle et Technique) et que j'estimais que c'était une matière totalement inutile, dans laquelle j'étais nullissime par dessus le marché, j'ai essayé de convaincre ma mère que je pouvais sécher les cours, juste pour une fois ! Elle aurait pu raconter que j'avais été prise d'une affreuse migraine ou de je ne sais quoi de foudroyant histoire de justifier mon absence... mais non, elle n'a jamais voulu. Moi, j'avais beau essayer de me trouver de la fièvre ou une douleur atroce, rien non plus. Je savais que j'allais louper l'un des rares hommages à mon idole ! C'était insupportable ! A force d'insister, j'ai fini par me faire engueuler, forcément... et je suis partie au collège maudissant ma mère et l'EMT. 

Lorsque la sonnerie a retenti, je me suis précipitée dehors (autant dire que je n'avais rien écouté de ce cours débile qui m'empêchait de voir Cloclo). Je crois que jamais je n'ai couru aussi vite pour attraper mon bus. Hélas, pas moyen de mettre le temps au ralenti et je suis arrivée chez moi dans les toutes dernières minutes de l'émission... 

Si j'avais eu tous les moyens actuels, qu'est-ce que ça aurait été différent ! Aujourd'hui, bien qu'il n'y ait plus d'hommages, ou plus autant en tout cas, je peux le voir quand je veux, soit grâce à mes DVD soit sur le net... et je peux même découvrir cette fameuse émission que j'ai loupée à l'époque ! C'est dingue, non ? On m'aurait dit ça il y a 28 ans, j'aurais peut-être moins détesté l'EMT... quoique... non, je ne crois pas. 

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