• Ça doit être grisant de constater à quel point on est populaire quand on a des centaines d'amis. Ça doit être agréable de poster chaque jour des photos de soi sur FB et de recevoir des dizaines de commentaires s'exclamant sur sa beauté. BG comme ils disent : beau/belle gosse. Ça doit être rassurant de lire des textes d'amour pour la vie comme on peut en écrire quand on a 12 ans et qu'on croit que "pour toujours" c'est vraiment vrai. Ça doit être formidable de se voir attribuer des tonnes de coeurs virtuels, symboles de cet amour infini auquel on croit avec la force de l'enfance. Ça doit être réconfortant de lire que quelqu'un sera toujours là si on va mal, si on tombe, si on n'en peut plus, si on pleure... ou si on rit aussi. On doit se construire solidement avec tant de belles choses autour de soi. 

    Ça doit être atroce d'être celui qui n'est ni populaire, ni beau, que personne n'aime, à qui personne n'envoie des cœurs et pour qui il n'y a jamais personne lorsque tout va mal. On doit être détruit très rapidement, plus rapidement qu'avant encore. 

    Pourtant, parmi les ados, il y en a forcément qui vivent cet enfer-là. Ce nouvel enfer, celui des réseaux sociaux, celui qui exclut encore plus qu'avant les jeunes (ou moins jeunes) qui ne sont pas tout à fait comme les autres. Celui qui les rend encore plus différents, moins aimés et moins aimables du fait qu'ils ne sont pas amis avec des centaines d'autres jeunes, populaires, beaux et admirés. Je n'aurais pas aimé vivre cet enfer-là. 


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  • En tout bien, tout honneur, évidemment !

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  • Un ch'tit tagUn tag trouvé chez Mel... j'aime bien alors, j'y vais :

    1- 4 emplois que j’ai fait dans ma vie :

    un seul : prof... jamais rien fait d'autre. Pas l'envie qui manquerait mais les capacités.

    2- 4 films que je regarderais encore et encore:

    Sleepy Hollow- La Grande Vadrouille- Don Camillo- Alice au Pays des Merveilles (de Burton)

    3- 4 endroits où j’ai vécu:

    Avranches, Vannes, Brest, Alençon

    4- 4 émissions/series télé que je regarde:

    Mentalist- Esprits criminels- Castle- Rizzoli and Isles

    5- 4 lieux où je suis déjà allée en vacances:

    Paris- Perpignan- Argelès/mer- Belgique

    6- A chaque fois que je vais sur le net:

    FB- mes mails - les blogs (le mien et ceux que je lis régulièrement) - mon jeu du moment

    7- 4 mets que je ne mangerais pour rien au monde:

    tout ce qui contient de l'ail (même un peu) ou des oignons (si beaucoup)- la plupart des légumes- du foie- de la cervelle

    8- 4 plats favoris:

    paella- carbonara- crustacés (homard, crabe, langouste...)- crêpes (chèvre jambon)

    9- 4 endroits ou j’aimerais être en ce moment:

    à part ici où je suis très bien, je dirais avec mes amis, n'importe où.

    10- 4 personnes qui me feraient une agréable surprise en me répondant :

    les fidèles... ou des nouveaux... j'apprécie toutes les réponses (enfin presque...)

     


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  • Il y a un moment, je vous avais parlé d'un site que je construisais pour mes élèves. Eh bien, je le construis toujours. Si vous voulez y faire un tour ou l'utiliser pour vous ou vos élèves - je sais que quelques profs de français traînent leur souris par ici- allez-y. C'est un site de jeux, principalement. Je l'utilise en cours lorsque j'ai des petits groupes d'élèves mais, ça peut servir aussi pour faire réviser vos propres enfants ou pour vous amuser tout simplement... Oui, je sais, il y a peut-être mieux comme distraction mais on ne sait jamais ! 

    Je vous donne le lien. N'hésitez pas à commenter pour critiquer ou proposer des trucs ! Ou si vous voyez des erreurs aussi... Ce site n'est pas terminé, il sera enrichi régulièrement, dès que possible ou que nécessaire, selon l'inspiration tout ça, tout ça... 

    CLIC

     

    ps : j'ai mis le lien en bas, à droite du blog de façon à ce que ce soit plus facile à retrouver après, en cas de besoin !


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  • Quand j'avais des soucis au collège, en tant qu'élève, au point d'essayer de me planquer au maximum pour ne surtout pas attirer l'attention aux récréations, je n'ai jamais espéré d'aide. Ni des profs, ni des autres élèves, ni du directeur, ni de mes parents à qui je cachais ce qui se passait. J'en voulais à certains profs de me forcer à aller au tableau sachant que j'allais entendre des commentaires derrière mon dos. Je me disais qu'ils pourraient éviter de me mettre dans cette situation mais, d'un autre côté, ils ne faisaient que leur travail. J'aurais sans doute bien aimé être sous la protection de quelqu'un mais ça ne s'est pas fait. Les profs avaient-ils idée de ce que je subissais ? Probablement pas. A l'époque, on ne parlait pas de harcèlement. On ne parlait pas de ces choses-là et les souffrances psychologiques ne touchaient pas grand monde. C'était marche ou crève... mais en silence. 

    Aujourd'hui, des gamines se suicident parce qu'elles sont harcelées. On leur dit qu'elles sont moches, qu'elles devraient se tuer, qu'elles ne servent à rien. On le leur assène au collège mais surtout sur les réseaux sociaux. La mère de l'une d'entre elles porte plainte contre l'Educ'Nat'. Je comprends qu'elle en veuille au monde entier et qu'elle se dise que quelqu'un, au collège, n'a pas fait son job. Que savaient les profs au juste ? Que pouvaient-ils faire concrètement ? Et l'administration ? Sans doute, punir les harceleurs, oui, bien sûr... mais, hélas, le harcèlement ne s'arrête pas simplement parce qu'on les punit. Les renvoyer ? Oui, aussi... on aimerait bien, parfois, que certains élèves soient virés lorsqu'ils dépassent les bornes mais on ne renvoie pas comme ça de nos jours. Les parents de cette jeune fille disent que les surveillants ont assisté à des scènes de véritables maltraitances... Certainement. Le souci c'est que les jeux dans la cour de récré sont devenus violents, souvent. La façon de s'exprimer l'est aussi, tout le temps. Il n'est pas rare d'entendre des amies qui s'aiment plus que tout selon elles, se traiter de tous les noms d'un air pas forcément aimable... Les codes sont brouillés. Il m'est arrivé d'intervenir en classe et de constater qu'en fait, c'était juste un jeu. J'avais l'air plus ridicule qu'autre chose. Alors, dans le doute... et puis, les vrais harcèlements, graves, je ne crois pas qu'ils se passent sous notre nez. Les filles, par exemple, sont souvent dans les toilettes : je n'ai jamais trop compris pourquoi cet endroit les attirait autant... à part le fait de s'isoler pour être tranquilles ou au contraire pour, peut-être, régler des comptes. Surveillants ou profs, nous n'allons pas les suivre aux toilettes... 

    Ensuite, on nous expliquera que nous devrions être capables de repérer qui ne va pas bien dans la classe. Ouais... mais là encore, comment démêler le "grave" du "pas grave" ? Lorsqu'une élève semble désespérée, souvent, c'est juste que son petit copain ne lui a pas parlé à la récré... ou que sa copine a parlé à une autre fille et deux heures après, tout va bien. D'autres ont des soucis à la maison. On en est informé... ou pas. Et puis, nous n'avons pas tous des talents de psychologues... puisque, contrairement à la croyance populaire, nous n'avons aucune formation, à part quelques cours sur les bébés à la fac... c'est pas avec ça qu'on ira loin. 

    Je connais des collègues très perspicaces pour ces choses-là. Ils voient, ou savent, ou sentent quand un élève ne va pas bien. Moi pas. Pas bien. Mon expérience fait que j'ai vu beaucoup de gamines pleurer à chaudes larmes en classe puis être pliées de rire quelques minutes plus tard, dans la cour, avec leurs copines. Je suppose que ce sont les conséquences de l'adolescence... Je suis prof... pas mère, pas psy et je ne pense pas que les enfants aient envie de se confier à moi. Ils ressentent que je ne suis pas très "réceptive". Et puis, avec eux, comme avec les adultes, je n'ose pas. J'ai peur de faire une gaffe... Je suis plutôt maladroite, je pense et les fois où j'ai essayé d'être "à l'écoute" d'un élève parce que j'avais l'impression qu'un truc n'allait pas, il m'a gentiment répondu que tout allait très bien, qu'il n'y avait aucun problème puis m'a tourné le dos... Et en effet, quelques heures plus tard, ça allait. 

    Il se passe certainement des choses graves dans les établissements scolaires et je suis sûre que des enfants souffrent de ce que les autres leur disent... sauf que c'est beaucoup plus violent qu'à mon époque. Les insultes vont plus loin. On "joue" facilement avec les menaces de mort (chose que je n'ai pas connue, heureusement) parce que l'époque est violente et que c'est "amusant" de faire flipper les plus faibles.

    Et on ne le dira jamais assez : les réseaux sociaux entretiennent ce climat. De mon temps, lorsque j'étais rentrée chez moi, c'était fini. Je n'avais plus à subir les attaques et autres moqueries. Je savais que le lendemain ça repartirait pour un tour mais j'avais un peu de répit. De nos jours, il n'y en a plus. Pour être à la page, nos jeunes ont des téléphones portables, vont sur Fb et les autres réseaux pour se faire mousser ou se faire humilier (ils n'y vont pas dans ce but mais c'est ce qui arrive, hélas, à ceux qui n'ont pas la chance d'être populaires mais qui veulent faire comme les autres). L'un de leurs préférés actuellement c'est ASK... et là, n'importe qui peut publier anonymement les pire saloperies... je suis allée voir. C'est d'un niveau absolument lamentable. FB à côté c'est de la grande littérature. 90% des messages sont, comme sur FB, des notes qu'ils se mettent sur leur beauté... ou celles des autres élèves du collège et le reste ce sont des insultes et, en effet, des phrases du genre"Tu sers à rien, va crever", "va te pendre tellement t'es moche"... et ensuite des trucs de Q, évidemment. C'est immonde. Certaines gamines n'ont pas la moindre conscience de ce qui peut les attendre. 

    Curieuse comme je suis, je me suis demandé comment ce truc était paramétré donc, j'ai créé un compte. Je me disais que c'était quand même une sacrée escalade que d'avoir mis en place un site où tout est permis de façon anonyme. Sauf que j'ai découvert qu'on peut cocher la case "ne pas accepter de commentaires anonymes". Donc, c'est un choix que font ces gamins : ils acceptent qu'on vienne les insulter. Ou alors, ils n'ont pas été consulter les paramètres, ce qui est possible aussi. Par défaut, cette case est décochée, sinon c'est pas drôle. Comme FB, c'est interdit aux moins de 13 ans mais les enfants ont droit à leur profil dès le CP ou presque... Enfin, pourquoi les parents ne surveillent-ils pas ce qui se passe sur internet pour leurs enfants ?

    Internet n'est pas une nounou bienveillante, loin de là... Quand je vois ce que postent certains gamins, je me dis que si leurs parents le voyaient, ils seraient contraints et forcés de constater qu'ils n'ont pas mis au monde des petits anges. Ou, simplement, que leur enfant est maltraité et humilié sur le net... Là, ce qui se passe à la maison, sur les téléphones portables, les profs n'y ont pas accès que je sache. On nous truciderait si on allait regarder les sms de nos élèves ! Vous imaginez l'atteinte à la vie privée, tout ça, tout ça... Mais les parents ? Tant qu'un enfant n'est pas majeur, il me semble que les parents ont un minimum de droit de regard sur sa vie, non ? Ce n'est pas de l'intrusion, juste de la protection. Leur rôle aussi est là. Les infos que leurs enfants ne leur dévoilent pas, ils peuvent y avoir accès s'ils le souhaitent, en cas de doute ou juste pour s'assurer que tout va bien. Surtout si c'est eux qui payent le portable... 

    Avant, on écrivait notre journal intime et on n'aurait pas voulu que nos parents mettent la main dessus... mais notre journal intime était intime. C'est là toute la différence. De nos jours, beaucoup de parents se disent que c'est un peu pareil, les réseaux sociaux, qu'il ne faut pas y aller parce que ça viole l'intimité de leurs enfants... sauf que leur intimité, elle est déjà violée par des centaines de personnes qui n'ont pas forcément de bonnes intentions ! Ce n'est plus pareil... là, lorsqu'un gamin poste une photo et se fait insulter par tout le collège et plus si affinités, les parents se doivent de faire quelque chose. On n'est plus dans le domaine intime... On est dans l'humiliation publique. Donc, suppression du compte FB ou autre, gestion de l'accès à internet et au téléphone portable. Je ne dis pas que ça résoudrait tout mais au moins, ça ne serait pas perpétuellement alimenté, du matin au soir, voire la nuit. Si le souffre-douleur ne donne plus rien pour se faire battre en dehors du collège, ça devient moins intéressant déjà... ça ne résout pas, ça limite un peu et ça s'enflamme moins ou ça enflamme moins de monde d'un coup !

    J'ai vu des gamins qui postent des photos, pour faire comme tout le monde et qui s'en prennent plein les dents. A eux, on ne met pas "tu es magnifique" une cinquantaine de fois mais tout le contraire au moins autant de fois. Certains arrêtent du coup de poster mais malheureusement, je pense que d'autres continuent au point d'en arriver à des extrémité tragiques, où, poussés à bout, ils finissent par faire ce qu'on leur conseille. C'est con mais ça se comprend. Qui peut le prévoir ? Qui peut l'empêcher ? Qui peut arranger les choses ? 

    On n'a pas fini d'entendre ce genre de nouvelle parce que le phénomène des réseaux sociaux va en s'amplifiant et même si FB a fini par lasser, ceux qui prennent la relève dont bien plus dangereux... et trop de parents n'ont pas conscience de ce qui se passe dans la vie numérique de leur enfant. Ce qu'ils considèrent comme une simple distraction prend une importance considérable dans la vie des gamins qui mangent, boivent, dorment, respirent "internet" et meurent parfois de ces échanges lorsqu'ils deviennent cauchemardesques. 


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