• Aujourd'hui, je rappelle à mes adorables petits 6e qu'ils ont une évaluation (sans doute la dernière de l'année mais faut pas le dire...) sur la conjugaison du passé composé. Ils massacrent le passé simple mais je crois qu'ils martyrisent encore plus le passé composé. Et puis, au milieu du cours, un p'tit mignon tout plein (c'est vrai en plus !) se met à raconter une anecdote : "Alors moi, ma mamie, quand son chat est mouru..." et là, choc anaphylactique, arrêt cardiaque et poussée d'urticaire me prennent d'un coup ! "Mouru ???" (c'est moi qui vais l'être si ça continue !)... Les autres élèves se marrent (mais certains ont des doutes, je le vois dans leurs yeux...) et il reprend son histoire "quand son chat est mort...". Je reprends mes esprits et mon petit coeur se remet... à batture, à battrer, à battir, à battre ? Du coup, j'en perds le nord... 

    A la fin du cours, il vient me voir et me dit :"Mais madame, c'était de l'humour tout à l'heure pour mouru."... Euh, comment te dire, mon garçon... déjà, on ne fait pas des frayeurs comme ça à sa pauvre prof de français mais surtout, on s'assure de maîtriser la conjugaison avant de s'amuser à ce genre de blagues... Pourvu que jeudi il ne me mette pas "Le petit chat est mouru" dans sa copie.....

    Oh, j'en connais qui me reprendraient en m'expliquant que s'il est capable de faire de l'humour c'est qu'il maîtrise bien la notion et gnagnagna. Oui, peut-être mais permettez-moi de le constater de visu, hein !


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  • Parfois, on se surprend soi-même à être profondément... simple. Je n'ai pas dit simplet, ni simplette, ni même simpliste. Non, juste simple. On ne peut pas renier ses origines non plus et là, je crois que ça a été flagrant ! Enfin, pour moi ça l'a été en tout cas !

    Je voulais expliquer à mes élèves une expression signifiant, en gros, "s'inventer une vie de luxe, se la péter grave" donc je lance : "Imaginez que je prétende posséder une superbe villa de 300 m² avec vue sur mer alors que je vis dans un tout petit appartement". Je vois alors un doigt se lever. Je donne la parole à ce garçon au fond de la classe. "Euh, 300m² c'est pas grand chose pour une villa, si ?"... Ben... si, enfin, c'est pas si mal que ça, quoi, enfin, je trouve, non ?... "Ouais, mais moi j'ai une maison qui fait 300m² et c'est juste normal." Ah... ok... Là, je fais le tour de mon appartement qui n'est pourtant pas minuscule et je me dis qu'on est bien peu de choses... J'ajoute, histoire de noyer le poisson : "Mais tu n'as pas la vue sur mer !". En vrai, on s'en fout, c'est débile puisque même une cabane de 9 m² pourrait avoir vue sur mer mais là n'est pas la question. N'oubliez pas que je suis en train d'essayer de me sortir de la situation... "Ben si, on habite la presqu'île de Crozon et la maison est face à la mer."... Bien, bien, bien... C'est pas grave, hein... On reprend :"Disons que je possède une villa de 1500 m² aux Caraïbes", voilà... ça devrait suffire pour le moment ! Non mais ! 


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  • Aujourd'hui, évaluation finale sur l'Epopée de Gilgamesh en 6e (oui, jour des vacances, c'est cruel mais ils préféraient avant qu'après parce qu'ils auraient tout oublié dans 15 jours...).

    La question 7 était la suivante : "Montrer, à partir d'exemples du livre, que les dieux interviennent directement dans la vie des hommes." Au bout de la 15 000ème fois où on m'a demandé : "Ça veut dire quoi la 7, madame ?", je finis par répondre :"Il faut raconter des moments où les dieux sont venus fourrer leur nez dans les affaires des gens !" et là, j'entends "Ahhhhhhhhhhhhh, c'est çaaaaaaaa !".

    Note plus plus tard : rédiger les contrôles en utilisant un vocabulaire adapté. 


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  • Apparemment, pour les élèves de 6e, à partir du moment où on connaît le mot "anticonstitutionnellement", on est un pro du français. Ils n'arrêtent pas, depuis quelques années, de parler de ce mot mais, à côté de ça, ils ignorent ce que sont un évier, une jument ou un faon. Pire, ce matin, ils ne comprenaient pas qu'on puisse avoir une bibliothèque chez soi puisqu'une bibliothèque c'est un bâtiment avec des livres mais surtout pas un meuble qu'on peut posséder chez soi. C'est vrai que les livres, quelle horreur ! Qui aurait idée d'avoir ça à la maison, franchement ? Quelques uns, peu nombreux, ont fini par se souvenir que chez leurs grands-parents, il y avait un truc comme ça avec des livres dedans...

    En revanche, apprendre "anticonstitutionnellement" ça leur semble capital. Je suppose qu'ils se disent que si on connaît le plus long mot du français (qui, en vrai, n'est pas le plus long mais on va éviter de leur parler des autres...), c'est un peu comme si on maîtrisait le français tout entier. C'est la quantité qui compte, ma pov dame... et là, 25 lettres, vous imaginez ? Je leur ai conseillé d'apprendre à ne pas confondre "mer" et "mère" ou "ça" et "sa" avant de songer à s'attaquer à ce grand mot...et puis, en admettant qu'il les passionne tant, je leur ai rappelé que le dictionnaire était à leur disposition pour noter soigneusement la définition qu'ils souhaitaient tant découvrir. Bizarrement, ils ont changé de sujet... 

     


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  • Les cours sur les différents niveaux de langue sont toujours propices aux facéties des élèves. Cette année encore un fou rire difficile à éviter avec la question d'un p'tit 6e au moment où j'évoquais la différence entre langage familier et langage vulgaire :

    - Madame ! Et "Jésus, Marie, Joseph" c'est dans quoi ? Familier ou vulgaire ? 

    - Euh... ben... Et, tu entends souvent ça ?

    - Oh oui, mon père il dit ça tout le temps :"Ohhh Jésus, Marie, Joseph" ! 

    Bon, c'est foutu pour la laïcité sur ce coup-là ! 


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